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eux de quelque chose fixe touchant le commerce de ce pays-ci pendant la présente guerre; c'est-à-dire de leur faire goûter la nécessité et l'utilité d'un arrangement pour prévenir toute difficulté ultérieure, en donnant quelque restriction au traité de 1664,1 Il apportera à cette négociation toutes les facilités possibles, et il se flatte de pouvoir la finir dans une quinzaine de jours.“

rable où se trouvent les esprits là où vous êtes.

Faites de votre côté tout ce qui dépendra de vous pour animer les Hollandais, afin qu'ils augmentent leurs troupes et s'allient avec l'Angleterre.2 Vous représenterez à cet effet, là où il conviendra, que la balance de l'Europe avait entièrement été perdue par le traité de Versailles, de façon que, si nous ne faisions pas cause commune entre nous, il en serait fait de la liberté et de l'indépendance de la République, et que la France lui ferait la loi, comme elle avait déjà tâché de la lui donner, en exigeant que la République n'accomplisse ses traités avec l'Angleterre.3 Vous ne négligerez aucune industrie ni souplesse pour bien insinuer ceci, à l'occasion de quoi je dois vous avertir4 que les cours de Vienne et de Versailles sont tellement enivrées du nouveau système qu'elles viennent de former, qu'elles voudraient pouvoir l'éterniser, levant tous les obstacles qui sauraient s'y opposer, et travaillant avec la plus grande vivacité, pour prendre des arrangements stables et définitifs relativement à l'échange des Pays-Bas autrichiens contre les possessions des Infants en Italie. Car on prétend qu'il est non seulement question d'échanger les duchés de Parme et de Plaisance, mais même les royaumes de Naples et de Sicile, à la mort de Sa Majesté Catholique, contre la totalité des Pays-Bas, qui, à l'exception de l'établissement qu'on formerait pour l'infant Don Philippe, seraient cédés à la France, laquelle, afin de déterminer l'Espagne à ratifier cet échange, s'engagerait à lui céder l'île de Minorque et Gibraltar à la fin de la guerre présente. Que l'objet de cet arrangement serait de détruire toute rivalité entre les maisons de Bourbon et d'Autriche, en rendant cette dernière toute-puissante en Italie, où la république de Gênes et les États du roi de Sardaigne la séparaient totalement de la France, tandis que la cession susmentionnée des Pays-Bas élèverait d'un autre côté un mur éternel de séparation entre ces deux cours du côté de la Flandre. Ce projet a, selon ce qu'on assure, été extrêmement goûté par l'Espagne, qui, dit-on, est très disposée d'y entrer.

Mais l'on prétend que le roi de Naples, qui destine les royaumes de Naples et de Sicile, à son avènement au trône d'Espagne, à un de ses fils cadets, n'y veut nullement entendre et pousse même l'opiniâtreté a cet égard au point qu'il refuse d'accéder au traité de Versailles, quoique les parties contractantes l'y aient invité. On ignore jusqu'à



1 Sic, wohl 1674. Vergl. S. 217. Londoner Vertrag zwischen England und Holland vom 1./10. December 1674. Martens, Guide diplomatique (Berlin-Paris 1801) I, 541.

2 Vergl. S. 125.

3 Vergl. Bd. XII, 185. 186.

4 Nach dem Bericht Knyphausen's, Compiègne 15. Juli. Vergl. Nr. 7760.