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ont peine à nourrir ieurs valets et chevaux dans ces temps où les vivres et fourrages ont si fort enchéri, et où on a toutes les peines d'en trouver pour de l'argent.

 

4° Votre Majesté connaît la nécessité de bons guides dans une armée, article sur lequel M. le major général de Retzow n'a pu m'instruire, et sur lequel je La supplie de me donner Ses ordres.

C'est à Enbers et à Giese de les procurer; vos troupes sont dans mon pays, il ne faut point de guides là que des paysans.

5° M. le général major Retzow n'a aussi pu m'informer qui commandera, et de combien de canons et de quel calibre sera composé le train que Votre Majesté destine à ce corps d'armée, outre les pièces de campagne attachées à l'infanterie; article sur lequel Votre Majesté voudra bien me donner Ses ordres et en même temps pour l'officier commandant ce corps.

Chaque bataillon a deux canons. Le colonel Osten est déjà à Breslau avec le détachement d'artillerie; il en a le détail, outre cela vous avez 10 pièces de 12 livres et 4 de 24.

6° L'article des espions et les dépenses extraordinaires qui surviennent en ce genre dans une armée, est un point sur lequel je La supplie de faire attention et de me donner Ses ordres, et dont j'économiserai la dépense au possible.

J'assignerai 10,000 écus.

7° Outre les ingénieurs que Votre Majesté m'a nommés dans Ses instructions, il leur faudra quelques aides subalternes que Votre Majesté aura la grâce de me nommer, et où les prendre?

Toute la province en est pleine, vous en tirerez de la place voisine.

8° Je crois encore de mon devoir de supplier très humblement Votre Majesté de faire quelque attention sur ce que j'ai eu l'honneur de Lui représenter ce matin. Au cas que les ennemis se jetassent en force et avec célérité soit sur la Haute ou Basse-Silésie, si en tel cas leur dessein regardait la Haute, leur but serait sûrement Cosel, et Votre Majesté est convenue de l'importance de ce poste; mais ce point ne me parait pas encore le plus embarrassant de ma besogne. Avec le petit corps qui me resterait, après avoir pourvu aux garnisons sur mes derrières, le plus pénible serait de faire face de deux côtés. Si l'ennemi se présentait en force supérieure sur la frontière de la Haute-Silésie et en même temps avec un corps d'armée en Bohême vers Trautenau, mon infanterie diminuerait par les places que j'aurais à garnir, de façon qu'il me resterait peu de monde à leur opposer de côté et vers Trautenau et ses environs, de sorte que, si je n'étais secouru promptement, la Silésie haute et

Vous avez votre instruction. Schweidnitz est le poste important pour la Bohême et la Hotzenplotz pour la Haute-Silésie. Je ne puis pas tout vous mâcher. Vous ne faites pour cette année qu'une guerre défensive; le maréchal Turenne a eu souvent des corps moins forts que le vôtre, avec lesquels il a arrêté des armées supérieures.