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7851. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Hellen berichtet, Haag 6. August, dass er nach Empfang des Immediaterlasses vom 26. Juli1 zuerst die Regentin von dem Inhalt desselben in Kenntniss gesetzt hat: „Elle me pria de ne pas tarder de faire aux ministres de la République l'ouverture de ces avis importants et d'assurer Votre Majesté que, persuadée, comme elle était, que c'était le vrai intérêt de cet État de se lier étroitement avec les deux rois, elle contribuerait tout ce qui dépendrait d'elle, pour avancer un concert aussi désirable et aussi nécessaire à tous égards. Je fus avant-hier chez le sieur Fagel, à qui je communiquai également en confidence les menées de la cour de Vienne et ses vastes et dangereux desseins. Il m'avoua que ces choses méritaient la plus sérieuse réflexion, et qu'il ne doutait point qu'elles ne fassent beaucoup d'impression sur l'esprit des Régents, dès qu'on pourrait trouver un moment favorable pour leur en faire part, mais qu'il croyait qu'il faudrait encore attendre un peu, avant d'oser mettre cette négociation sur le tapis; que, quant à lui, il tâcherait en son temps de l'appuyer de tout son crédit, convaincu comme il était que la République devait mettre sa plus grande sûreté dans l'amitié des deux rois protestants.“ Desgleichen hat Hellen Unterredungen mit dem Grosspensionär2 und dem Grafen Bentinck gehabt, die sich in ähnlicher Weise über die von dem französisch-österreichischen Bündnisse drohenden Gefahren ausgesprochen haben.

Hellen berichtet, Haag 7. August, dass er dem Prinzen Ludwig von Braunschweig die für denselben ihm aufgetragenen Complimente überbracht: Le Prince me dit „que personne ne doutait que la cour de Vienne n'eût envie de profiter de la première occasion pour tomber avec toutes ses forces sur Votre Majesté, pour tâcher de Lui arracher la Silésie; que c'était l'unique but des liaisons où elle était entrée avec la cour de France, et que, si on ne mettait pas encore ce projet en exécution, c'était parcequ'on n'était pas encore tout-à-fait prêt et ne croyait pas avoir suscité assez d'ennemis à Votre Majesté, ou parceque la France n'avait pas encore envie d'agir et de faire une diversion de son côté, à quoi la première la poussait extrêmement; qu'aussi personne ne trouvait non seulement extraordinaire que Votre Majesté, étant au fait de ces desseins, soit sur Ses gardes et prenne Ses précautions, pour pouvoir s'y opposer vigoureusement; mais que bien des gens faisaient des vœux en secret qu'Elle puisse prévenir la cour de Vienne et que la Providence veuille bénir Ses armes contre une puissance qui faisait tout son possible pour troubler la tranquillité du continent et mettre le feu à tous les coins de l'Europe“ … Il m'assura en même temps „que tous les arguments dont nous pourrions nous servir pour tâcher de faire sortir ces gens-ci de leur léthargie, ne feraient que blanchir, tandis qu'on ne fût convenu avec l'Angleterre touchant l'observation du traité de marine de 1674,3 objet qui tenait fortement à cœur, et qu'il serait fort à souhaiter que cette affaire fût réglée bientôt à la satisfaction réciproque; que le renouvellement de la demande du secours, qui fait le principal point du mémoire du sieur Yorke,4 et qui envenimait la bonne nouvelle du relâchement des prises hollandaises,5 embarrassait extrêmement d'un autre côté; qu'il ne concevait pas trop pourquoi le ministère britannique avait insisté que ce mémoire soit présenté contre l'avis de Son Altesse Royale … Il est très certain, Sire, que, si Votre Majesté et Sa Majesté Britannique ont un intérêt réel de tirer parti de la République et de l'engager à s'allier avec Elles, il est absolument nécessaire qu'on s'accorde auparavant avec elle touchant la sûreté de son pavillon et qu'on prévienne toute dispute à cet égard, autant qu'il est jamais possible … L'interet de la cause commune veut absolument [que l'Angleterre] ne pousse pas ses demandes trop loin et qu'elle s'accommode avec ces gens-ci, de même qu'elle apporte“



1 Nr. 7761.

2 Pieter.Steyn.

3 Schifffahrtsvertrag zwischen Holland und England, d. d. London 1./10. December 1674. Vergl. Martens, Guide diplomatique (Berlin-Paris 1801) I, 541. Dumont, Corps diplomatique v. VII, p. I, 282. Vergl. S. 131.

4 Vergl. S. 184.

5 Vergl. S. 99.