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Les liens du sang, les intérêts communs, le repos et la sûreté de Ses propres États et tant d'autres motifs pressants, qui ne sauraient point échapper aux lumières supérieures d'un prince si éclairé, doivent déterminer Votre Altesse Sérénissime en faveur d'une pareille résolution, que je ne saurais trop Lui recommander. Je me flatte qu'Elle me rendra du moins la justice de croire qu'en Lui donnant ce conseil, je n'ai consulté que les sentiments de l'amitié pure et sincère avec laquelle je suis invariablement, Monsieur mon Cousin, Frère et Beau-Frère, votre bon cousin, frère et beau-frère

Federic.

Nach dem Concept.1


7892. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Maltzahn berichtet, Dresden 19. August: „Pour répondre avec d'autant plus de précision à la question que Votre Majesté m'a faite sur les desseins des Saxons,2 je poserai deux cas; le premier, si Votre Majesté, après des réquisitions préalables ou sans observer cette formalité, faisait marcher les troupes assemblées dans le Magdebourg ou du côté de Halle par le territoire saxon et la Lusace, pour joindre l'armée de Silésie ou pour aller droit en Bohême, sans qu'elles commissent aucunes hostilités en Saxe; le second où ces mêmes troupes de Votre Majesté agiraient hostilement en Saxe pendant ce passage. En examinant les discours des Saxons et leurs arrangements, il paraît pour le présent qu'ils ne craignent que le premier de ces deux cas et qu'ils ont peur que le mécontentement3 n'engage une partie de leurs soldats à déserter pour joindre les Prussiens, et que nos capitaines ne trouvent moyen de persuader encore bon nombre à les suivre. Pour cette raison, ils font avancer les régiments de la Thuringe et tous ceux dont les garnisons voisinent aux Etats de Votre Majesté, vers Dresde, pour les éloigner du chemin que les troupes prussiennes pourraient prendre, et quoiqu'ils espèrent de conserver de cette manière leurs soldats, ils avouent en même temps qu'ils craignent que tout ce qui se trouvera d'une haute taille parmi leurs paysans, ne se laisse en partie persuader de suivre nos régiments ou n'y soit contraint. Dans le même esprit de conservation, ils embarquent ici leur artillerie et leurs munitions pour les mener au Kœnigstein, afin que tout cela soit également en sûreté, en cas que la marche des troupes de Votre Majesté passât si près de Dresde qu'elles pourraient se saisir de ce qui leur conviendrait dans l'arsenal d'ici. De cette façon, ils espèrent de n'avoir aucun de ces inconvénients à craindre, soit que Votre Majesté demandât le passage pour Ses troupes, soit qu'elles passassent également sans réquisition, car en mettant leurs troupes, leur artillerie, leurs pontons et toutes les choses pour lesquelles ils craignent, du côté de Pirna et du Kœnigstein, ils s'imaginent que Votre Majesté ne voudra pas au commencement de la guerre S'amuser à S'emparer et S'arrêter une quinzaine de jours pour cela en Saxe. Il est en même temps assez vraisemblable qu'ils sont bien aise de pouvoir déposer tout ceci dans le voisinage de la Bohême, pour n'avoir pas beaucoup de chemin à faire, en cas que les affaires tournassent de façon qu'ils pourraient espérer de s'arranger avantageusement avec la cour de Vienne. Je n'appuierai pas ici sur les différents avis qu'on m'a donnés, qui conviennent tous dans ce point qu'il n'y a encore aucun concert entre la cour de Dresde et celle de Vienne, puisque la correspondance entre le comte Brühl et le comte Flemming que Votre Majesté a en main, en fournit des preuves claires … Jusqu'ici, les actions des Saxons sont celles de gens qui“



1 Vergl. S. 256 Anm. 3.

2 Vergl. Nr. 7848.

3 Vergl. Bd. XII, 287.