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26 du mois dernier,1 ce Prince jugea à propos de faire demander des éclaircissements à Sa Majesté l'Impératrice-Reine sur les dispositions militaires qui se faisaient dans ses Etats, et qui ne venaient d'être résolues que d'après tous les préparatifs qu'avait déjà faits Sa Majesté Prussienne.

 

Ce2 sont des faits à la connaissance de.toute l'Europe.

Ces faits3 sont si différents de ce que la cour de Vienne les annonce, que l'on se voit obligé d'en donner les éclaircissements. Au mois de juin, sur la nouvelle des grands armements de la Russie, le Roi fit passer quatre régiments de son Électorat en Poméranie,4 et Sa Majesté donna des ordres pour que ses forteresses fussent mises en état de défense.5 Voici ce qui cause de si grands ombrages à la cour de Vienne qu'elle donne des ordres pour assembler tant en Bohême qu'en Moravie une armée de 90,000 hommes. Si l'Impératrice avait fait filer des troupes de



1 Vergl. Nr. 7795 S. 163.

2 Alles folgende gesperrt Gedruckte in der Vorlage vom Könige unterstrichen.

3 Den „Remarques“ des Königs zu der Antwort des wiener Hofes liegt ein — ebenfalls eigenhändiger — Entwurf in margine der von Klinggräffen eingesandten Antwort zu Grunde. In diesem Entwurf lautet der erste Abschnitt: „Ces faits sont si différents de ce que la cour de Vienne le prétend, que tous ces grands armements dont la cour de Vienne prend de si grands ombrages, ont consisté dans l'envoi de quatre régiments d'infanterie en Poméranie et de l'approvisionnement des forteresses de Silésie. Ces troupes qui marchaient pour la Poméranie, pouvaient donner aussi peu d'ombrage à la cour de Vienne, que le Roi aurait eu droit d'en prendre, si des régiments autrichiens avaient filé vers la Toscane : cependant, des régiments de la Hongrie, de Styrie et d'Italie marchèrent en Bohême. l'Impératrice y assembla des forces si considérables que le Roi se crut obligé de se renforcer par les troupes de la Westphalie. Les Autrichiens campèrent, tandis que l'armée prussienne n'était pas même rendue mobile; à la fin les Autrichiens firent tracer un camp auprès de la ville de Hotzenplotz, qui se trouve à la vérité située dans leur pays, mais dans une lisière très étroite qui s'étend entre les forteresses de Cosel et de Neisse; ils se préparent à occuper le camp de Jaromir situé à quatre milles de la Silésie. Sur ces derniers préparatifs ont été donnés les ordres aux troupe? de se pourvoir de chevaux et des autres besoins nécessaires; d'où il résulte clairement que le Roi, n'ayant pas fait marcher un homme en Silésie, pour ne point donner de justes ombrages à l'Impératrice-Reine, n'a pas eu intention de l'attaquer, lorsqu'il le pouvait avec avantage, c'est-à-dire, dans le temps que ses forces n'étaient aussi considérables qu'à présent en Bohême, et qu'ainsi la mauvaise volonté de la cour de Vienne paraît à présent dans tout son jour.“

4 Vergl. S. 5; Bd. XII, 463.

5 Vergl. S. 16—23. 119.