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Remerciant, au reste, Votre Majesté de tout ce qu'Elle me dit d'obligeant pour moi et toute ma famille royale, je La prie d'être en échange persuadée d'un parfait retour de sentiments pleins de considération et d'estime, avec lesquels je suis, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère

Auguste Roi.

Sedlitz, 12 septembre 1756.

Monsieur mon Frère. Votre Majesté Se ressouviendra que je Lui ai mandé hier qu'il était très dangereux pour moi, pour ne pas dire impossible, d'avancer de la Saxe en Bohême en laissant une armée derrière moi. S'il ne s'agissait que de complaisances, il n'en est aucune que je ne crusse devoir à Votre Majesté; mais il s'agit de la sûreté et de la conservation de l'État que je gouverne, et cela m'oblige à ne me point écarter d'ici, à moins d'être sûr de ne rien laisser derrière moi qui pût par la suite des temps m'en faire repentir. Mon avantgarde est en Bohême, un corps considérable la suit, et si Votre Majesté le juge à propos, Elle peut m'envoyer tel officier qui Lui plaira, auquel je ferai voir la position de mes troupes. Rien ne me presse, et je suis à attendre si ce sera la patience ou une autre voie qui décidera de ma situation présente. Quel que soit l'évènement, Votre Majesté me trouvera invariable en ce qui regarde mes sentiments pour Sa personne, pour Sa famille royale et pour tous ceux qui Lui appartiennent, et Votre Majesté sera persuadée de la parfaite considération avec laquelle je suis, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère

Federic.

Nach der Ausfertigung im Königl. Hauptstaatsarchiv zu Dresden. Das Concept eigenhändig.


8014. AU FELD-MARÉCHAL COMTE DE SCHWERIN A GLATZ.

Schwerin meldet, Neisse 10. September: „J'espère que le courrier de Vienne1 que j'ai expédié hier vers les 9 heures du soir, se sera déjà rendu auprès de Votre Majesté. Après avoir mûrement pesé ce qui pouvait le mieux convenir au service de Votre Majesté, j'ai changé d'avis, et au lieu de commencer les opérations en entamant les frontières de la Moravie, je me suis déterminé de diriger ma route par le pays de Glatz vers la Bohême, sur l'avis que toutes les forces autrichiennes, tant celles qui ont été en Bohême qu'en Moravie, tirent sur Votre Majesté et pourraient, chemin faisant, détacher leurs troupes légères par leur droite sur la Basse-Silésie et couper par là notre communication, ce que j'es-

[Quartier général de Sedlitz, 12 septembre 1756.]2

Mon cher Maréchal. J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite du 10 de ce mois. J'ai trouvé admirable la résolution que vous avez prise de commencer vos opérations dans la Bohême et d'y diriger votre route par le pays de Glatz, de sorte que je ne puis qu'y applaudir parfaitement, et si vous pouvez les3 entamer, cela ne saura que faire un très bon effet dès le commencement de la guerre et Leur inspirer du respect pour nous.



1 Vergl. S. 374.

2 Das Datum ergiebt der Inhalt.

3 Scil. „les Autrichiens.“