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Comme cette réponse ne répond nullement à l'attente de Votre Majesté, je tâcherai d'arranger tant les archives que mes autres affaires, afin de pouvoir partir d'ici dans peu de jours, en exécutant exactement les ordres qu'Elle m'a prescrits, pareil cas existant, c'est-à-dire d'écrire avant mon départ un billet au comte de Kaunitz dans les termes que Votre Majesté me l'a ordonné.1

Au reste, sur la nouvelle de l'entrée des troupes de Votre Majesté en Saxe, on a ramassé beaucoup de chevaux de bouchers et autres, pour transporter des pièces de campagne; il en est parti déjà au nombre de 84 et beaucoup de balles à fusil.

Il arriva hier un aide de camp en courrier adressé au résident de Saxe,2 qui annonça le retour subit du comte de Flemming, et qui fut redépêché tout de suite. J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect, Sire, de Votre Majesté le très humble, très obéissant et très fidèle serviteur

Friderich.

Mé m oi re.

Vienne, 2 septembre 1756.

Sa Majesté l'Impératrice-Reine voudra bien Se rappeler que l'article principal du mémoire que le soussigné a eu l'honneur de Lui présenter par ordre du Roi son maître le 20 du mois passé, a roulé sur la demande que Sa Majesté le roi de Prusse s'était cru en droit de faire à Sadite Majesté Impériale et Royale, savoir une déclaration formelle et catégorique, consistante dans l'assurance; que Sa Majesté l'Impératrice-Reine n'avait aucune intention d'attaquer Sa Majesté Prussienne, ni cette annéeci, ni celle qui vient.3

Quoique Sa Majesté l'Impératrice-Reine n'ait rien touché de cette assurance dans la réponse4 qu'Elle a fait remettre au soussigné en date du 21 du mois dernier sur ce mémoire, et qu'ainsi cela n'ait pas laissé de faire entrevoir à Sa Majesté Prussienne le peu de bonne disposition que Sa Majesté l'Impératrice-Reine avait pour Elle, de sorte qu'il ne Lui restait que le seul parti de prendre les mesures nécessaires pour sa sûreté, cependant ce Prince, pour donner des marques claires de son désir pour la conservation de la paix et de la tranquillité publique, s'était déterminé d'ordonner de nouveau au soussigné de revenir encore une troisième fois à la charge, pour demander à Sa Majesté l'Impératrice-Reine l'assurance en question, savoir: que Sadite Majesté Impériale et Royale n'avait aucune intention d'attaquer Sa Majesté le roi de Prusse, ni cette année, ni celle qui vient.

Le soussigné a des ordres exprès du Roi son maître de déclarer à Sa Majesté l'Impératrice-Reine que, dès qu'Elle aurait donné nommément et positivement à ce Prince l'assurance qu'il Lui demande, il ferait tout de suite retirer ses troupes et remettrait toutes choses dans l'état où elles doivent être. C'est donc sur quoi le soussigné attend de Sa Majesté l'Impératrice-Reine une réponse sur le pied qu'il a eu l'honneur de le spécifier ci-dessus.

Klinggræffen.

Réponse au mémoire présenté par M. de Klinggräffen le 2 de septembre 1756.

Vienne, 7 septembre 1756.

Monsieur de Klinggraeffen avait à peine présenté son dernier mémoire, daté du 2 de ce mois, qu'il parvint à Sa Majesté l'Impératrice-Reine la nouvelle de l'invasion de la Saxe et du manifeste publié contre elle à cette occasion.5



1 Vergl. S. 278. 279.

2 Petzold.

3 Vergl. S. 278.

4 Vergl. Nr. 7823.

5 Das Manifest gegen Oesterreich „Expose des motifs“ etc. (vergl. S. 326) ist erst nach Empfang der obigen Antwort des wiener Hofes veröffentlicht worden. Vergl. S. 374. Kaunitz gedenkt hier der preussischen Declaration über den Einmarsch in Sachsen. Vergl. S. 322.