<446> je m'y prêtais avec toute la facilité possible;1 aussi tout fut-il arrangé pour ceci.

Comme, en attendant, mon entrée se fit en Saxe pour marcher en Bohême, le roi de Pologne me fit déclarer par son ministre à Berlin2 qu'il avait trouvé bon de différer la Diète à un autre temps, qu'il resterait en Saxe et qu'on n'avait qu'à renvoyer les relais; cela fut fait conformément à son désir.

Vous connaissez la déclaration que je fis publier dès mon entrée en Saxe;3 le roi de Pologne, préférant alors de rester plutôt parmi ses troupes saxonnes que d'aller tenir la Diète en Pologne, m'envoya une lettre pour me marquer sa surprise de la susdite déclaration; sur quoi, je n'hésitais pas de lui répondre4 que ce n'était ni cupidité, ni l'ambition qui dirigeaient mes démarches, mais que c'était la protection que je devais à mon pays, et la nécessité de prévenir certains complots qui se formaient contre moi, et qui deviendraient plus dangereux de jour en jour, si je ne les prévenais pas.

Il est à noter que je venais d'être averti qu'on était actuellement en pourparlers que l'armée saxonne devait entrer en Bohême se joindre à celle des Autrichiens; je fus, outre cela, averti par un bon canal de Vienne5 qu'il y avait le plan que les troupes saxonnes camperaient sur les hauteurs de Pirna où elles sont actuellement encore, qu'ils laisseraient tranquillement passer mes troupes en Saxe et qu'on me donnerait toutes les sûretés que je demanderais, mais, dès que je serais engagé en Bohême ou en Silésie, les troupes saxonnes se joindraient avec quelques troupes légères autrichiennes pour entrer tout droit en mon pays.6

Je prévins ces coups par la diligence que je fis pour atteindre les troupes saxonnes, et, sur une autre lettre que le roi de Pologne m'envoya, je lui répondis7 que,8 vu la mauvaise volonté de son ministre tout-puissant sur son esprit, je ne saurais laisser sur mes derrières des troupes qui n'attendraient que le moment de me voir bien engagé avec mes ennemis, pour entreprendre sur moi; que j'aurais cependant tous



1 Vergl. S. 306.

2 Vergl. Nr. 7977 S. 341.

3 Vergl. S. 322.

4 Vergl. Nr. 7955.

5 Vergl. S. 377.

6 Vergl. S. 377. 378.

7 Für die letzten Abschnitte liegt noch eine kürzere erste Redaction vor: „Au reste, je crois nécessaire pour votre direction de vous mettre au fait de ce qui s'est passé depuis mon entrée en Saxe par rapport à la cour de Dresde, afin que vous soyez à même de vous expliquer envers ceux qui ne sont pas tout-a-fait passionnés contre moi. Dès mon entrée en Saxe, vous savez la déclaration que j'ai fait publier; sur une lettre que le roi de Pologne me fit pour marquer sa surprise de cette déclaration, je lui répondis ouvertement que ce n'était ni la cupidité ni l'ambition qui dirigeaient mes démarches, mais la protection que je devais à mon pays, et la nécessité de prévenir des complots qui deviendraient plus dangereux de jour en jour, si je ne les prévenais pas. J'étais averti de lieu sûr qu'on tâtait le roi de Pologne pour faire entrer les troupes saxonnes en Bohême se joindre aux Autrichiens. Je les prévins et déclarai à ce Prince que …

8 Vergl. Nr. 7981. 8010.