<465> der Einrückung der schlesischen Armée in Böhmen. Der Herr Feldmarschall Graf von Schwerin säumte nicht, Merkmale von seinem besonderen Muth und seiner grossen Tapferkeit abzulegen. Er warf in der Gegend von Königgrätz ein Corps unter dem Commando des Generals Buccow über den Haufen und machte 124 Dragoner und Husaren zu Gefangenen. Wir erwarten den Erfolg von seinen Unternehmungen mil Ungeduld. Den 23. ward das Schloss Tetschen durch den Generalmajor von Manstein weggenommen und die darinnen gelegenen Truppen wurden zu Kriegsgefangenen gemacht. Durch die Besetzung dieses Schlosses ist der sächsischen Armée vollends aller Succurs abgeschnitten. Unsere Observationsarmee, die der Feldmarschall Herr von Keith commandirt, steht bei Aussig.


Nach der Ausfertigung.


8123. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH AU CAMP DE JOHNSDORF.

Keith berichtet, Lager von Johnsdorf 25. September: „J'ai l'honneur d'envoyer à Votre Majesté le rapport que [le lieutenant-colonel Strozzi]1 m'a fait ce matin. Je le croîs véritable, car je ne crois pas que le maréchal Browne se serait aventuré d'avancer lui-même si près de l'armée que Votre Majesté a ici, avec si peu de troupes qu'il doit avoir, n'étant pas joint par Piccolomini, puisque, si Elle donnait ordre davancer jusque sur le bord de l'Egre, il sera obligé ou de rétrograder, sans se présenter devant nous, ou de risquer une action en plaine, qui naturellement ne pourrait tourner qu'à sa honte, vu la nombreuse et bonne cavalerie que Votre Majesté a dans ce corps, qui assurément décidera bientôt l'affaire en Sa faveur dans la plaine, au lieu qu'ici dans les montagnes et derrière les retranchements j'ai été obligé de les mettre en seconde ligne, où le terrain, quoique j'ai choisi tout ce qui pourrait leur convenir le plus, ne leur est pourtant pas trop favorable. Votre Majesté voit, par la prise de Tetschen et le pont qu'Elle a sur l'Elbe, qu'Elle est maîtresse de toute la rivière. Si Son armée s'avançait sur le bord de l'Égre, il serait impossible à l'ennemi, par la difficulté du terrain de l'autre côté de l'Elbe, de venir avec des équipages; ainsi tout se réduira à des parties des troupes légères. Cette position sur l'Égre l'obligera de venir vis-à-vis du front; il ne pourrait s'approcher des montagnes de Bohême et de l'armée de Votre Majesté qu'en la passant. On m'assure que les passages ne sont pas fréquents; que les bords dans plusieurs endroits sont bordés de rochers et presque partout hauts; que même dans cette saison les gués sont en petit nombre et d'un difficile abord. Si Votre Majesté veut jeter l'œil sur le cours de cette rivière, je crois qu'Elle verra que rien ne pourrait mieux couvrir Son armée que celte position. Je suppose même que le maréchal Browne par quelque marche imprévue trouvât moyen de passer la rivière, je ne crois pas qu'il oserait jamais entrer dans les défilés des montagnes, m'ayant à ses trousses, avec une certaineté de perdre toute son arrière-garde et tous les bagages qui seraient en arrière; et s'il envoyait ses équipages en avant, il faudrait qu'il restât quelques jours même dans la plaine, pour leur donner le temps de monter par des défilés presque impraticables, ce qui lui attirera toujours un combat dans la plaine, qui, selon toutes les apparences, ne pourrait être que favorable pour les troupes de Votre Majesté, vu Sa supériorité en toute façon en cavalerie. Je vous avoue, Sire, qu'au premier coup d'œil ceci paraît hasardeux. Il y a trois jours que je réfléchis dessus, sans avoir osé l'ex-“



1 Vergl. unten S. 466.