<515>tenant quels sont les ordres du Roi son maître. Ce n'a été que pour une considération particulière pour Son Altesse, et de crainte d'augmenter l'embarras où elle devait se trouver, que Son Excellence n'a pas voulu se disposer à continuer sa route, malgré les obstacles qu'on lui opposait, aimant mieux retarder de quelques heures l'exécution des ordres du Roi son maître, qui lui prescrivent de se rendre au camp de Sa Majesté Polonaise, que de pousser les choses à la dernière extrémité.

L'affaire ayant changé de situation aujourd'hui, Son Excellence prie Son Altesse M. le Margrave de faire ses réflexions sur le parti qu'elle doit prendre; celles de M. l'Ambassadeur étant toutes faites, Son Excellence ne peut s'empêcher d'avertir Son Altesse que c'est elle-même qu'elle rend responsable de tout ce qui pourrait arriver, et que ce serait de sa personne même que le Roi son maître demanderait justice en cas d'une violence inattendue, inouïe, et qu'on n'oserait même prévoir, si l'irrégularité de tout ce qui s'est passé précédemment, n'autorisait pas à prendre les plus grandes précautions.

Das Schreiben Eichel's nach der Ausfertigung; die erste Beilage nach Abschrift der Cabinetskanzlei; die zweite nach der Ausfertigung.


8182. AU MINISTRE DE LA GRANDE-BRETAGNE MITCHELL A BERLIN.

Mitchell schreibt, Berlin, 2. October: „Hier je reçus par un courrier de Londres des lettres du 17 septembre. C'est un vrai plaisir pour moi de voir la manière dont le Roi et ses ministres ont envisagé les mesures que Votre Majesté a été obligé de suivre et la façon dont ils se sont expliqués là-dessus à toutes les cours de l'Europe. Afin que Votre Majesté soit plus tôt informée de ce qui se passe en Russie, on a donné ordre à nos courriers qui seront dépêchés de Pétersbourg, de passer par Berlin et de là me venir trouver au camp de Votre Majesté, avant d'aller en Angleterre.“

Unter gleichem Datum übersendet Mitchell die Uebersetzung eines Schreibens von Williams, d. d. Petersburg 14. September:

„Monsieur. Votre lettre du 28 août m'est parvenue. J'aurais fort souhaité que Sa Majesté le roi de Prusse n'eût point accusé la cour de Vienne, comme s'il y avait eu une alliance offensive entre la maison d'Autriche et la Russie,1 convaincu, comme je suis, qu'il n'en était rien, et que le ministère russien n'aurait jamais aidé l'Autriche dans une guerre offensive contre le roi de Prusse. Mais ces réflexions viennent trop tard, et sitôt que Sa Majesté Prussienne aura attaqué l'Impératrice-Reine, cette cour ne tardera pas de lui envoyer du secours.

Sur le reçu de votre dernière, je ne manquai pas de répéter aux ministres russiens ce que je leur avais déjà représenté; que pour peu que cela parût agréable à la cour de Pétersbourg, le roi de Prusse y enverrait un ministre,2 et que dans les différends qu'il a actuellement avec l'Autriche, Sa Majesté ne souhaiterait que l'impératrice des Russies pour médiatrice. J'ajoutai qu'en cas que Sa Majesté Impériale goûtait de telles propositions, je dépêcherais d'abord un courrier, pour en informer Sa Majesté Prussienne. Mais, au lieu de me faire aucune réponse, on est à convoquer des conseils tous les jours, pour délibérer sur les moyens d'assister efficacement l'Impératrice-Reine. Je suis fâché, Monsieur, de ne pas pouvoir vous donner de meilleures nouvelles; mais je ne vous saurais dissimuler la peine que me donne l'intelligence mal fondée qu'a eue Sa Majesté Prussienne à l'égard du traité offensif. Car son attaque de la reine de Hongrie rompra toutes mes mesures à la cour de Pétersbourg. Je suis etc.“



1 Vergl. S. 164.

2 Vergl. S. 298.