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En attendant, vous n'avez qu'à prendre patience, et pouvez être assuré que, s'il faut qu'on y parvienne, je vous parlerai assez à temps, pour vous déclarer mes intentions, ce qui ne saurait pas encore se faire dans le moment présent.

Federic.

Nach dem Concept.


7716. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Maltzahn berichtet, Dresden 12. Juli: „Tout ce qu'on dit des troupes autrichiennes, c'est qu'on en fait venir de Hongrie pour renforcer celles qui sont en Moravie et en Bohême, et qu'on en formera ensuite des camps. Mais on soutient que cet ordre n'a été donné qu'après les mouvements que Votre Majesté avait faits, et que, sans cela, il n'y aurait pas eu des camps dans ces deux provinces cette année-ci … [Le rapport] que je viens de voir du sieur Prasse du 14 de juin, s'arrête uniquement à l'énumération de plusieurs séances du Grand-Conseil, en conformité desquelles les régiments russiens avaient reçu ordre non seulement de faire halte,1 mais même, à ce qu'il avait appris de très bonne part, de retourner à leurs garnisons ordinaires. Ensuite, le sieur Prasse rapporte que les deux conférences très longues du comte Esterhazy avec les deux chanceliers, et dont la dernière avait tellement fatigué le chancelier Bestushew qu'il en avait eu une rechute, excitaient extrêmement l'attention des curieux; que lui, Prasse, y trouvait un nouvel indice d'une négociation importante entre l'Autriche et la Russie, ces conférences s'étant tenues incessamment après l'arrivée du dernier courrier autrichien; qu'il était fâcheux que le Grand-Chancelier, qui pourrait lui donner làdessus les meilleures lumières, se trouvât trop incommodé pour pouvoir lui parler.“

Potsdam, 17 juillet 1756.

Votre dépêche du 12 de ce mois m'est heureusement parvenue, et je suis très content de l'application et des soins que vous mettez pour pouvoir me donner des nouvelles intéressantes par rapport à la conjoncture présente, dont vous ne saurez assez me fournir dans ces moments critiques où nous sommes.

Cependant, comme je m'aperçois, dans ce que vous me marquez touchant la façon qu'on pense là où vous êtes sur la conduite que j'ai observée vis-à-vis des démonstrations guerrières que les Autrichiens font, qu'il y a bien des préjugés contre moi et qu'au moins on en juge sur de faux principes, mon intention est que vous devez expliquer à des gens sages et raisonnables l'innocence de mes procédés en tout ceci, et afin qu'ils ne [pensent] si indifféremment qu'ils paraissent le faire, sur le manège des Autrichiens, savoir que dans le temps que je n'ai pas donné le moindre sujet d'ombrage à ces gens, ils ont commencé, dès le commencement du mois de juin dernier, à parler de fortes armées qu'on assemblerait en Bohême et en Moravie, la première de 60 et l'autre de 40,000 hommes,2 avec tous les appareils de guerre qu'il faut pour entrer en campagne et pour faire des opérations; on préparait les



1 Vergl. S. 15. 41; Bd. XII, 479.

2 Vergl. S. 38. 81; Bd. XII, 442.