7649. AN DEN KRIEGSRATH CÖPER IN POTSDAM.

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Klinggräffen berichtet, Wien 26. Juni, nach eingehenden Meldungen über die österreichischen Rüstungen: „Il m'est revenu que le grand but d'ici est de donner une tournure aux choses pour charger Votre Majesté, en cas de rupture, de l'agression,12-2 et qu'on ramasse des griefs contre Elle, en se plaignant qu'on n'avait jamais pu obtenir aucune satisfaction sur tant d'insultes, à ce qu'on prétend, mais qu'on ne nomme point précisément, excepté ce qui doit être arrivé à là religion catholique en Silésie contre le traité de paix. Tout a sans doute une grande apparence de guerre. Mais on a bien de la peine à voir clair, quand on considère l'état des finances. Si l'on prend les ressources dont j'ai parlé,12-3 on s'expose à voir les sujets ruinés et le crédit perdu sans ressource. Ce serait sans doute trop risquer. On n'imagine point d'autre ressource qu'une seule, et qui me parait être sujette à caution, savoir qu'on débite, et ce qui est même confirmé par des lettres de la Haye, que

[Potsdam, 4 juillet 1756.]12-4

A Klinggräffen. Je vois par tout ceci beaucoup de mauvaise volonté, mais point de projet solide. L'Espagne ne peut, point entrer dans toute cette clique. L'Empereur peut avancer de l'argent à la Reine, ce serait plus simple. Peut-être s'est-on trop pressé de faire des préparatifs. Ces préparatifs découvrent les mauvais desseins de la cour, et il y a grande apparence que la partie n'est pas entièrement liée. J'ai fait faire des mouvements aux troupes. Si les Autrichiens ont la guerre dans le ventre, on les fera accoucher; s'ils se sont précipités avec leurs démonstrations, ils rengaineront bien vite. Vous pourrez

la France donne un subside à la cour d'ici de 8 millions de livres; mais, comme elle-même est point trop en fonds, l'Espagne les lui avancerait. On veut encore que cette dernière pourrait être engagée à entrer dans des subsides avec la Russie à la place de la Grande-Bretagne.“13-1

bientôt voir de quoi il sera question.

Fr.

Eigenhändig in dorso des Berichtes von Klinggräffen.



12-2 Vergl. S. 4.

12-3 Klinggräffen hatte, Wien 19. Juni, berichtet: „On surcharge à la vérité le pays de gros impôts, qui, quelque bon qu'il soit, n'y pourra guère résister longtemps, de sorte que je crois que, pour profiter des circonstances favorables dans lesquelles on se trouve actuellement ici, savoir que la Russie reste attachée an parti d'ici, on pourrait faire un coup de désespoir en se saisissant des fonds de la banque, au grand malheur des pauvres propriétaires. D'autres personnes, mais dont le nombre est très petit, se flattent que l'Empereur pourrait faire un effort en avançant de l'argent. Si l'Impératrice-Reine entame la banque et que l'Empereur fournisse, cela pourrait aller à une quarantaine de millions de florins.“

12-4 Demgemäss Immediaterlass an Klinggräffen, d. d. Potsdam 4. Juli; abgegangen 6. Juli. Vergl. Nr. 7660.

13-1 Vergl. Bd. XII, 440. 47S.