7674. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A COMPIÈGNE.

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Knyphausen berichtet, Paris 28. Juni:45-4 „Il vient d'arriver ici un secrétaire d'ambassade de la cour d'Espagne à celle de Vienne, qui fait un voyage à Madrid, et qu'on suppose être chargé de dépêches relatives à l'accession de Sa Majesté Catholique au traité de Versailles. Je sais que la nouvelle de la conclusion de ce traité a été accueillie par le roi et la reine d'Espagne avec les témoignages de la plus grande satisfaction, et que les espérances que le ministère de France a conçues depuis quelque temps relativement aux dispositions actuelles de la cour de Madrid,45-5 se fortifient journellement. Il m'a même été assuré qu'on se nattait que l'Espagne n'attend que le retour de ses galions, pour manifester ces mêmes dispositions et se déclarer ouvertement en faveur de la France, qui lui promet, à ce qu'on prétend, la cession de Port-Mahon45-6 et de Gibraltar, si elle veut se joindre à elle dans la Méditerranée et

Potsdam, 10 juillet 1756.

J'ai reçu votre rapport du 28 de juin dernier, et je suis très content de l'application et de la peine que vous vous donnez pour rendre vos rapports aussi intéressants que possible dans la conjoncture présente. Aussi n'avezvous qu'à continuer soigneusement de même, me flattant en attendant de recevoir par la prochaine poste le rapport intéressant que vous venez de m'annoncer.45-7

Au reste, je ne saurais rien vous écrire sur ma situation présente, sinon que les affaires se trouvent encore toujours dans le même état et que les différentes démonstrations qu'ont faites pen-

l'assister de ses forces maritimes. J'ignore jusqu'à quel point cette conjecture peut être fondée, mais il est certain que différents indices concourent à la confirmer. L'ambassadeur d'Espagne46-1 a non seulement eu depuis quelque temps différentes conférences avec M. Rouillé, conjointement avec le comte de Starhemberg, mais Jes lettres d'Espagne portent aussi unanimement qu'on arme tous les vaisseaux de guerre qui se trouvent dans les ports de ce royaume. D'un autre côté, on a accordé ces jours passés une gratification et un bénéfice assez considérable à l'abbé Friesmann, qui est chargé à Madrid des affaires de la cour de France; ce qui, comme il n'est nullement connu ici et d'ailleurs d'une origine fort obscure, prouve clairement que cette récompense ne peut avoir été accordée qu'aux succès qu'il a eus auprès du ministère d'Espagne, depuis le rappel du duc de Duras,46-2 et nullement à sa personne. Il y a donc apparence que l'accession de l'Espagne au traité de Versailles est fort prochaine, et il pourrait bien arriver que cette puissance se détachât tout-à-fait, et même en peu de [temps, de] la Grande-Bretagne.“

dant ces derniers temps les cours de Vienne et de Pétersbourg, continuent à me tenir dans une certaine appréhension d'être attaqué par elles; ce qui m'oblige de me tenir sur mes gardes pour ne point l'être d'une façon inopinée; car la nouvelle qui vient de nous entrer que les Russes avaient sisté tout à coup leurs préparatifs de guerre et que plusieurs de leurs régiments et corps qui se trouvaient en pleine marche vers la frontière, avaient été contremandés, mérite confirmation, d'autant plus qu'on ne saurait juger de sa valeur, n'étant accompagnée de point de raisons qui auraient dû produire pareil changement.46-3

Federic.

Nach dem Concept.



45-4 Vergl. S. 40.

45-5 Vergl. Bd. XII, 515.

45-6 Vergl. Bd. XII, 508.

45-7 Die in dem Erlass vom 12. Juni erforderte Berichterstattung. Vergl. Bd. XII, Nr. 7559.

46-1 Soto-Mayor.

46-2 Vergl. Bd. XI, 315. 410.

46-3 Vergl. S. 33.