7711. UNTERREDUNG DES KÖNIGS MIT DEM GROSSBRITANNISCHEN MINISTER MITCHELL.

Sanssouci, 16. Juli 1756.

Mitchell berichtet, Berlin 17. Juli, an Holdernesse über die ihm am 16. Juli gewährte Audienz: „, …The inclosed paper I received from the Kings own hand yesterday at Potsdam; the intelligence it contains, is not all of equal authority, but His Majesty said he thought the Empress-Queen was resolved on war, that he was prepared, but he would order his minister at Vienna80-3 to ask the Empress herself in an audience what was intended by the march of so many troops into Bohemia and Moravia and by the extraordinary military preparations that were making, and that he would not fail to let me known what answer he reeeived, adding that he was resolved not to be surprised.“

Paper of intelligence referred to in the preceeding letter.

Extrait d'une lettre de Vienne du 3 juillet.80-4

Les démonstrations militaires et les transports des munitions de guerre se continuent. On a fait pareillement partir des pontons pour la Bohême. Les80-5 deux camps de cavalerie, l'un à Raab et l'autre à Kittsee, s'assembleront, le premier le 16 de ce mois et le second à mi-août, et marcheront, leurs exercices finis, en Bohême et en Moravie. L'on formera deux gros camps au mois de septembre, l'un des troupes qui se trouvent en Moravie, et l'autre, plus considérable, en Bohême, de celles qui y sont en quartier, à peu près sur la même pied qu'on l'a fait deux ans auparavant.80-6

Autre Lettre.

L'arrangement a été pris à Olmiitz qu'en tout cas, quand une armée dût s'assembler en Moravie, elle trouvât l'artillerie de campagne à Olmiitz. On y a transporté jusqu'à<81> présent en canons de grand et petit calibre et en mortiers, non compris l'artillerie de campagne, 268 pièces.

Chaque régiment d'infanterie a eu ordre de préparer et charger un million de cartouches de fusil.

La plupart des régiments d'infanterie ont été rendus complets par des recrues du pays. La cavalerie a été pareillement recrutée et remontée, elle a aussi eu ordre de se pourvoir d'équipages nécessaires de campagne.

Tout ceci se fait provisionnellement au cas d'un campement. En attendant, il n'y a encore rien de certain, ni d'un camp à assembler, ni des préparatifs pour former des magasins. Les commissaires des vivres ont eu ordre de prendre leurs mesures à cet égard, en n'achetant rien encore, pour pouvoir, le cas échéant, fournir les grains, l'avoine, le foin et la paille pour neuf mois pour 60,000 hommes. On répare les chemins jusqu'à Werdenau. Le prince de Liechtenstein est occupé à Budweis en Bohême à exercer le corps d'artillerie de campagne et à faire la répartition de l'artillerie de campagne, pour que chaque régiment puisse, en cas de besoin, recevoir sans délai ses canons.

On a construit à Olmiitz, Brünn, Prague, Znaim 900 pièces de caissons et chariots de munitions, lesquels, ainsi que les pontons, se trouvent tout prêts à Prague.

Tout le monde parle de campements, mais on ignore jusqu'à présent comment et où ils se feront, aucun des régiments n'en a la moindre connaissance non plus.

Toute la gent autrichienne regarde la guerre comme inévitable et croit qu'on ne la diffère que jusqu'à ce qu'on se soit concerté avec la Russie, ce dont on se flatte beaucoup.

L'Empereur, l'ambassadeur de France et les comtes de Kaunitz et de Neipperg ne pensent et ne s'occupent à autre chose qu'à tâcher de persuader à l'Impératrice-Reine de se rendre à présent maîtresse de la Silésie. L'ambassadeur de France doit même lui avoir dit que, pour l'amour de Dieu, elle devait profiter dans la conjoncture présente de l'occasion qui se présentait de recouvrer la Silésie, puisqu'elle ne la retrouverait peut-être pas de cent ans, et que l'Impératrice pouvait compter sur le secours de la France. Le maréchal de Neipperg appuie ceci de toutes ses forces. Tout le monde compte sur l'assistance de la Russie.

Qu'on avait destiné encore pour l'armée de Bohême dix régiments d'infanterie, six de cavalerie, deux de dragons, quatre d'hussards et six régiments de Croates et de Warasdins, mais qu'il n'avaient encore eu aucun ordre pour se mettre en marche.

Qu'en Moravie on enverrait encore sept régiments d'infanterie, quatre de cavalerie, deux de dragons et trois d'hussards.

Que le commandement des deux armées en chef était destiné au prince Liechtenstein et que les maréchaux Browne et Daun commanderaient sous lui. Le comte de Neîpperg doit avoir écrit à un de ses amis  : « C'est à présent l'heureux moment pour prendre revanche de la perte de notre chère Silésie. »

Qu'au reste on faisait en Bohême, sur les frontières de la Saxe, des amas considérables pour former des magasins.

Que les personnes sensées, et qui étaient à même de pénétrer les affaires, étaient du sentiment que l'armée autrichienne resterait dans l'inaction, jusqu'à ce que la France, comme on le présume certainement, entamât inopinément les pays d'Hanovre, que, pour lors, on était résolu de faire entrer trois corps d'armée en Silésie, l'un par la Moravie, l'autre par Trautenau et le troisième par la Saxe.81-1

Extrait d'une lettre du 12 de ce mois.81-2

Sa Majesté Prussienne saura si la situation des affaires à la cour de Pétersbourg permet de prévenir la cour de Vienne, qui sûrement est dans le dessein de L'attaquer aussitôt que possible.

<82>

Nouvelles d'aujourd'hui. Dresden, 14 juillet.

Nous apprenons dans l'instant que toutes les troupes autrichiennes de la Hongrie se sont mises en marche, pour se rendre en Moravie et en Bohême pour former deux camps. On assemble deux magasins du côté de Leitmeritz-Malschen.

Nach der Ausfertigung im Public Record Office zu London. Der letzte Theil des Paper of intelligence“, die „nouvelles d*aujourd'hui“ , eigenhändiger Zusatz des Königs.



80-3 Vergl. Nr. 7722.

80-4 Auszug aus den Berichten Klinggräffen's, Wien 3. und 7. Juli.

80-5 Hier beginnt der Bericht vom 7. Juli.

80-6 Vergl. Bd. X, 533.

81-1 Die Herkunft des Schreibens ist mit absoluter Sicherheit nicht mehr fest zustellen.

81-2 Vergl. Nr. 7707.