7725. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

Potsdam, 19 juillet 1756.

Monsieur mon Frère et Cousin. J'ai reçu votre lettre du 16 de ce mois avec cette douce satisfaction que je ressens toujours en recevant des vôtres. Comme je connais parfaitement toute l'étendue de votre amitié pour moi et de votre zèle pour le bon système, je n'hésite point de vous communiquer ce que l'on vient de me mander dans la dernière confidence de la Haye de très bonne main,92-1 que, dans le moment présent où il paraissait que les ministres de la république de Hollande commençaient à s'éveiller de leur léthargie et d'ouvrir les yeux sur les suites dangereuses que les nouvelles liaisons entre les cours de Vienne et de Versailles, aussi suspectes qu'odieuses, sauraient avoir à l'égard de la balance de l'Europe, [aussi bien] qu'à la cause de la religion<93> protestante, il saurait beaucoup contribuer à ce que les États prissent la résolution de s'entendre là-dessus avec l'Angleterre par rapport aux mesures à prendre, si l'on pouvait inspirer de bons sentiments làdessus au comte de Bentinck, surtout dans le moment présent où il était honteux d'avoir été la dupe du comte Kaunitz, qu'il avait soutenu toujours être bien intentionné; mais que le meilleur moyen de le conduire et de le faire agir, était de se servir du prince Louis, frère de Votre Altesse, pour qui il avait beaucoup de respect et de déférence. L'on m'ajoute qu'on saurait assurer et même en répondre que ce Prince était parfaitement bien intentionné, et que le zèle avec lequel il avait soutenu autrefois la cour de Vienne, était le garant le plus sûr qu'ayant été [trompé] cruellement, il soutiendrait la bonne cause aujourd'hui en sorte qu'il ne demanderait mieux que de lier la République avec le roi d'Angleterre et avec moi; à quoi il pouvait contribuer indirectement beaucoup.

Voilà en termes précis ce que cet avis comprend. Je laisse à la pénétration de Votre Altesse si Elle en voudra faire l'usage convenable dans un moment où il faut qu'on songe à de bonnes mesures à prendre pour ne pas être accablé de la préponderance du parti contraire. Votre Altesse saura en même temps assurer de ma part au Prince Son frère de l'estime et de la considération parfaite que je lui ai gardées invariablement, tout comme de ma confiance envers lui. Je crois que Votre Altesse contribuerait par là beaucoup au soutien de la bonne cause; pour moi, je Lui en aurais une obligation infinie, étant avec les sentiments de toute la considération possible et l'amitié sans bornes, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Altesse le très bon frère et cousin

Federic.

Nach dem Concept.



92-1 Bericht Hellen's, Haag 13. Juli. Vergl. Nr. 7730.