7777. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

Der regierende Herzog von Braunschweig schreibt, Braunschweig 28. Juli: „Le dévouement pour Votre Majesté et le zèle pour Ses intérêts me font encore prendre la plume à la main pour Lui communiquer les pensées d'une personne qui est très au fait des affaires dont elle m'a fait mention, et qui m'a laissé la liberté de faire usage de sa façon de penser par rapport au maintien de la religion, la liberté, le soutien de la république de Hollande et le système de la forme de régence d'à pré<147>sent dans ladite République, se fiant entièrement sur Votre Majesté qu'Elle ne le sacrifiera pas tôt ou tard, ni l'exposera un jour par rapport qu'il a déclaré à moi si ingénument ses sentiments. Il me dit donc qu'il croyait que Votre Majesté pourrait tirer parti dans les conjonctures d'à présent de la république de Hollande, si Elle pouvait la gagner dans ce temps-ci; que, par là, Votre Majesté aurait ce profit de pouvoir compter d'autant plus sur la cour d'Angleterre, parceque, tant que cette cour n'avait pas la République de son côté, elle ne pouvait rien effectuer de conséquence sur le Continent; qu'il lui semblait que ceci prouvait déjà assez combien l'alliance avec cette République était utile. Qu'outre cela les finances de la République n'étaient pas si mauvaises, comme on les faisait passer au dehors; qu'il me pouvait assurer positivement qu'elles étaient présentement effectivement en meilleur état, comme elles avaient été avant le commencement de la grande guerre pour la succession d'Espagne. Que tout le monde savait que dans cette guerre d'alors la République avait eu au delà de 100,000 hommes, en partie propres troupes, et une grande partie pour des subsides. Qu'il croyait donc que, selon ces circonstances alléguées, cette République ne pouvait pas être indifférente à Votre Majesté dans les circonstances critiques dans lesquelles l'Europe se trouvait à présent; qu'il lui paraissait aussi que, selon la grande pénétration de Votre Majesté, Elle tâchait déjà de se l'attirer; que les plus grands obstacles qui régnaient présentement dans la République outre cela, étaient la grande crainte pour la cour de France, le mauvais traitement de la cour d'Angleterre du temps passé envers la République, la haine contre la princesse d'Orange, laquelle augmentait à présent de jour en jour, et le mécontentement qui régnait à présent entre la cour d'Angleterre et la République.147-1 Tout cela étaient les véritables raisons qui rendaient les négociations de Votre Majesté si difficiles; qu'il n'était cependant pas impossible de surmonter tous ces obstacles, si Votre Majesté leur pouvait démontrer et leur pouvait persuader que la religion courrait risque et était en danger,147-2 en leur représentant que la République pourrait beaucoup contribuer à son soutien, en procurant de l'assistance aux Protestants contre la France, et que, pour cela, une armée en Westphalie serait d'une grande utilité dans ces circonstances critiques.“

Potsdam, 30 juillet 1756.

Monsieur mon Frère et Cousin. La lettre que vous avez pris la peine de me faire du 28 de ce mois, m'a été bien rendue, et je rends mille grâces à Votre Altesse des marques de Son amitié pour moi, en me communiquant des avis qui Lui sont parvenus, et qui ne me sauraient être que de la dernière importance. Elle peut être persuadée que je ne les mettrai pas hors des yeux, mais que j'en profiterai pour faire tous les efforts possibles, non pas seulement pour ma conservation, mais pour celle encore de tous ceux qui portent également avec moi le même bonheur et le même malheur. Quant aux avis importants que l'inconnu, dont je n'ai pas de la peine à deviner [le nom],147-3 vous a donnés, je vous prie d'être assuré et de l'en assurer également de la dernière discrétion que j'observerai à son égard, afin que tôt ou tard n'en transpire la moindre chose à âme qui vive. Je suis avec ces sentiments que Votre Altesse me connaît, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Altesse le très bon frère et cousin

Federic.

Nach dem Concept.

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147-1 Vergl. den Bericht Hellen's vom 9. Juli S. 71.

147-2 Vergl. S. 54; Bd. XII, 510.

147-3 Offenbar Prinz Ludwig von Braunschweig im Haag. Vergl. S. 93. 145.