7782. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Maltzahn berichtet, Dresden 23. Juli, nach einem Berichte Prasse's an Brühl, d.d. Petersburg 23. Juni: Le sieur Prasse assure „qu'il élait assez vraisemblable que [la Russie] approuverait non seulement les nouvelles liaisons [entre les cours de Vienne et de Versailles], mais qu'elle serait peut-être sur le point d'y accéder, et que, suivant l'opinion de plusieurs, elle pourrait même étendre ses anciens engagements avec la cour de Vienne, jusqu'à se charger de seconder l'entreprise que l'Impératrice-Reine pouvait méditer contre la Prusse, et dont on parlait publiquement à Pétersbourg.“

Maltzahn berichtet, Dresden 24. Juli: „A l'égard de la position [du camp de Pirna], qui s'étend de Sonnenstein, qui est la citadelle de Pirna, jusqu'au Königstein, on m'a assuré que, … si [les Saxons] choisissaient celui-ci préférablement à tout autre, c'était parcequ'il était le plus éloigné des frontières de Votre Majesté. Je ferai cependant tout mon possible pour pénétrer si ce n'est pas pour recevoir quelque renfort des Autrichiens, le comte Sternberg ne discontinuant pas ses conférences avec celui de Brühl.“

Maltzahn meldet, Dresden 24. Juli, nach einem Berichte Flemming's an Brühl, d. d. Wien 7. Juli:151-4 „Ce ministre y marque qu'ayant fait au comte Kaunitz les in<152>sinuations et ouvertures que le comte Brühl lui avait enjoint de lui faire, et qu'il ne détaille pas autrement, ce ministre autrichien lui avait dit que le comte de La Puebla l'avait déjà instruit de tout ce que le comte de Sternberg venait de lui marquer touchant les mouvements des troupes prussiennes et les quatre camps qu'on allait former, dont celui près de Minden serait commandé par le maréchal Keith, le Roi s'étant réservé le commandement de celui près de Magdebourg, et les deux autres devaient être sous les ordres du maréchal comte de Schwerin et du lieutenant-général de Winterfeldt. Que ce Prince faisait actuellement lever neuf nouveaux régiments, et qu'il était intentionné d'augmenter ses forces de 200,000 hommes. Que la cour de Vienne ne manquerait pas de son côté de faire un plan qui embrasserait non seulement sa propre défense, mais aussi celle de ses alliés et amis, mais qu'il ne pouvait point encore s'ouvrir sur le détail des mesures qu'on jugerait à propos de prendre pour se garantir d'une injuste attaque et couvrir en même temps les Etats du roi de Pologne, avant l'arrivée de l'Empereur, qui était attendu le même jour de Holleschau.152-1 Qu'on tiendrait alors incessamment un conseil, et qu'après qu'on y aurait pris les résolutions convenables, il lui donnerait une réponse plus particulière et plus détaillée sur tout cela. Que, sur les premières nouvelles qu'on avait eues des mouvements des Prussiens, on avait eu le dessein de faire avancer successivement les troupes, surtout les régiments de cavalerie qui étaient en Hongrie, pour les faire ensuite passer sans bruit en Bohême, et que les ordres étaient déjà expédiés, pour assembler et faire camper incessamment dix régiments de cavalerie à Kittsee et à Raab;152-2 mais que, comme on se voyait autorisé par l'exemple et les démonstrations ouvertes du roi de Prusse à agir de même, on ne masquerait plus rien et l'on ferait marcher, sans se gêner, les troupes dans les quartiers où l'on jugerait à propos d'en faire usage, d'autant plus que des précautions timides seraient regardées comme des marques de pusillanimité, qui ne convenait point à leur État et n'était point dans leur âme. Qu'on disposerait incontinent les corps de troupes dans leurs postes nécessaires, et comme on nommerait aussi les généraux pour les commander, on en désignerait, sans doute, un qui eût à se concerter avec le comte de Rutowski. A quoi, le comte Kaunitz a ajouté encore qu'il ne pouvait pas s'imaginer que le roi de Prusse songeât sérieusement à agir offensivement, puisqu'il devait prévoir qu'il ferait naître par là le cas d'alliance entre la cour de Vienne et celles de Versailles et de Pétersbourg, que la première réclamerait, et qu'il s'attirerait de cette façon les forces combinées de ces trois puissances sur les bras. Mais que, ce Prince ayant souvent des idées qui lui étaient particulières, il n'était pas mal de supposer une invasion de sa part possible, et de se pourvoir de bonnes mesures … Le comte Flemming continue qu'il était persuadé que c'était à tort que le roi de Prusse s'imaginait que la cour de Vienne ait pris jusqu'ici d'autres mesures contre lui que purement défensives, et qu'encore moins elle avait arrêté avec la France et la Russie un concert pour l'attaquer; mais qu'il était bien convaincu aussi qu'on ne serait nullement fâché à Vienne que ce Prince devînt l'agresseur, qu'on avait de quoi se défendre d'abord, pendant le temps dont leurs alliés auraient besoin pour amener de puissants secours et fondre sur le roi de Prusse de tous côtés. Aussi doutait-il fort que ce Prince voulût donner lieu à la noise; qu'il lui paraissait plutôt que les mesures qu'il prenait, n'étaient que défensives et dictées par l'appréhension et la cupidité. Que la position qu'il faisait prendre à ses troupes, marquait clairement son inquiétude des armements qui se faisaient partout, et prouvait que son dessein était également de se mettre en état contre les forces des deux cours impériales et de la France; qu'il croyait même qu'il entrevoyait beaucoup d'ostentation dans son jeu, dans la vue peut-être de tirer d'autant plus gros de l'Angleterre. Qu'enfin, si Sa Majesté Prussienne était sérieusement intentionnée d'attaquer l'Impératrice-Reine, elle n'aurait pas fait ses préparatifs avec tant de publicité et aurait moins éparpillé ses forces. Qu'en attendant la cour de Vienne avait envoyé les ordres nécessaires pour faire achever de remplir les magasins<153> en Bohême et en Moravie, et pour mettre les troupes en mouvement. Qu'on aurait, en moins de six semaines, dans ces deux provinces au delà de 80,000 hommes de troupes réglées, outre 12,000 à 15,000 d'irrégulières qu'on pouvait faire venir de la Hongrie, sans compter 30,000 hommes dont on pouvait se passer actuellement en Italie et dans les Pays-Bas.“

Potsdam, 30 juillet 1756.

Votre dépêche du 23 de ce mois153-1 m'a été bien rendue par le général major de Buddenbrock à son arrivée ici, et il faudra que vous ne perdiez point de vue les arrangements que la cour où vous êtes peut faire relativement à son intérieur, et que vous y donniez une d'autant plus grande attention, qu'il m'importe beaucoup d'être informé fort au juste jusqu'aux moindres de ces arrangements.

En attendant, je suis presque porté à croire que, s'il arrivait qu'il fût question de quelque démarche sérieuse et qu'il pût arriver la moindre chose aux troupes saxonnes, elle prendraient le parti de se retirer de leur pays et de se sauver en Bohême. Vous suivrez cette idée et, après avoir fait les recherches nécessaires, vous examinerez pour combien elle est fondée ou non, et m'en ferez votre rapport.

Quant au reste, vous ne sauriez ignorer que ce qui se passe actuellement à Vienne, m'est le plus nécessaire et le plus intéressant à savoir; c'est pourquoi vous aurez grand soin de vous procurer préférablement à toute autre chose des dépêches de Vienne, vu surtout que pour le présent j'ai lieu d'être satisfait d'un certain autre canal par lequel il me revient des nouvelles sur les affaires en Russie.153-2 Jusqu'ici, il paraît assez clairement que les Russes, de même que les Autrichiens, se cachent aux Saxons et ne leur confient rien que ce qu'ils croient que tout le monde peut bien savoir.

Au surplus, comme [le maréchal] Rutowski se trouve actuellement en correspondance avec les généraux autrichiens en Bohême, ce sera un grand et intéressant service que vous me rendrez en tâchant d'approfondir les objets de cette correspondance, et sur quoi ils se concertent ensemble.

Il n'est, d'ailleurs, que trop avéré que sont des fripons que les Saxons, qui crient plus que tout autre contre moi, tant à Vienne et à Pétersbourg qu'en France, et qui ne se donnent nul relâche d'y souffler à mon désavantage.

Federic.

Nach dem Concept.



151-4 Vergl. auch den eigenhändigen Auszug des Königs aus diesem Berichte unter Nr. 7774. Um nicht zu wiederholen, sind einige schon dort reproducirte Mittheilungen hier nicht noch einmal aufgenommen.

152-1 Vergl. S. 110.

152-2 Vergl. S. So.

153-1 Der Erlass vom 30. Juli ist zugleich die Antwort auf Maltzahn's Bericht vom 24. Juli.

153-2 Williams. Vergl. Nr. 7746.