7987. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

<350>

Knyphausen berichtet, Paris 27. August: „M. Rouillé, que je vis mardi dernier, me dit qu'il avait reçu par M. de Valory copie des instructions que Votre Majesté avait faites au sieur de Klnggræffen relativement à la seconde audience qu' Elle lui avait ordonné de demander à l'Impératrice-Reine, et qu'il ne saurait me cacher que les termes dans lesquels on avait ordonné à ce ministre de s'expliquer, lui avaient paru extrêmement vifs et tels qu'il lui semblait qu'il serait bien difficile que l'Impératrice pût y répondre d'une façon satisfaisante et accomplir ce qu'on exigeait d'elle, sans compromettre grièvement sa dignité … qu'il pouvait m'affirmer de la manière la plus solennelle que sa cour n'avait aucune connaissance du projet que Votre Majesté prétendait avoir été formé contre Elle qu'il était même surpris que Votre Majesté ne fût pas mieux informée à cet égard, n'ignorant pas qu'Elle et la cour d'Angleterre négociaient actuellement à Pétersbourg et que Ses émissaires en particulier avaient des pourparlers avec le ministère russien … Ce ministre finit, enfin, par m'assurer que ce qu'il y avait de certain, était que sa cour n'avait aucunes vues offensives contre aucune puissance que contre la seule Grande-Bretagne, et qu'elle ne s'était proposé aucun autre objet par le traité de Versailles que de restreindre la guerre à l'Angleterre et d'en préserver le reste de l'Europe;

Quartier général de Roth-Schœmberg, 6 septembre 1756.

J'ai reçu votre rapport du 27 d'août. Vous déclarerez formellement à M. de Rouillé que ceux qui avaient dit aux ministres que j'avais des émissaires à Pétersbourg qui étaient en pourparlers avec les ministres, leur avaient donné un avis absolument faux et controuvé, et que lui, M. Rouillé, pouvait être assuré que je n'en avais point là en aucune façon.

Pour ce qui regarde les autres affaires, il faut bien que je vous renvoie présentement aux instructions que mes ministres vous feront, pour vous y bien diriger.349-3 Au surplus, je ne me représente que trop que les démarches que je me suis vu indispensablement [nécessité] de faire contre la Saxe et contre les Autrichiens, feront jeter de hauts cris en France, surtout dans les moments présents, mais je ne doute pas aussi que, quand l'hiver s'approchera et que le ministère de France envisagera les choses de plus près, ils ne calment leurs alar-

qu'il lui semblait, au reste, que Votre Majesté ferait bien de ne prendre aucun parti, avant qu'Elle n'eût suffisamment approfondi les soupçons qu'Elle croyait avoir; qu'une offensive de Sa part envers la maison d'Autriche anéantirait non seulement toutes les garanties qu'on Lui avait accordées pour la Silésie, mais qu'elle La priverait aussi du secours de tous Ses alliés, avec lesquels Elle n'avait que des traités défensifs; que ces deux considérations lui paraissaient mériter l'attention la plus sérieuse et qu'il croyait que Votre Majesté ferait bien de ne pas les perdre de vue.“

mes et ne se radoucissent. En attendant, je ne vois que trop clair par votre dépêche immédiate qu'il faut que le comte de Starhemberg ait fait de nouveau beaucoup de mauvaises insinuations contre moi.

Federic.

Nach dem Concept.



349-3 Vergl. S. 324. 327.