8088. AU MINISTRE DE LA GRANDE-BRETAGNE MITCHELL A BERLIN.

<431>

Mitchell schreibt, Berlin 18. September, dem Könige: „Sire. Le Roi, fâché comme il est de la nécessité qui a obligé Votre Majesté de commencer sa marche vers la Bohême, m'a ordonné d'assurer Votre Majesté de ses souhaits les plus cordials pour le succès de Ses armes. Il a aussi réitéré ses ordres au chevalier Williams qu'il travaille à la cour de Pétersbourg, avec toute l'adresse possible, pour prévenir les mauvaises interprétations et pour mettre cette démarche de Votre Majesté dans son véritable jour. Par une lettre particulière que j'ai eue de Londres, on me marque que la nation anglaise fait cause commune avec Votre Majesté et qu'elle fait des vœux ardents pour Sa conservation et pour Sa gloire: permettez, Sire, que j'y joigne les miens … Milord Stormont m'écrit du 14 que lui et les autres ministres étrangers avaient été appelés par la reine de Pologne, quand Votre Majesté a ordonné la saisie de papiers etc. à Dresde,430-3 et qu'elle les avait priés d'en envoyer des relations à leurs cours respectives et de la protestation qu'elle faisait la-dessus. Comme ces relations seront

Sedlitz, 21 septembre 1756.

Monsieur Mitchell. Vous devez être persuadé de toute ma sensibilité sur les assurances amiables que le Roi votre maître m'a fait renouveler en conséquence de la lettre que vous m'avez faite du 18 de ce mois, et je suis parfaitement persuadé que Sa Majesté Britannique, en bon allié, soutiendra efficacement avec moi une démarche que la dernière nécessité m'a forcé de faire, et où il ne s'agit de rien que de sauver la balance des pouvoirs de l'Europe et de préserver l'Angleterre, l'Empire et la Hollande d'une oppression totale, et de la conservation de la liberté et de la religion protestante. Je me flatte, d'ailleurs, que les soins que Sadite Majesté emploie par son ministre à Pétersbourg pour rectifier cette cour-là des mauvaises

dispersées par toute l'Europe et relevées par les ennemis de Votre Majesté, permettez, Sire, que je La prie de vouloir bien m'instruire de la manière dont je pourrai parler à ma cour.“

Mitchell zeigt in einem zweiten Schreiben von demselben Tage an: „Le Roi m'a donné ordre de prier très humblement Votre Majesté de vouloir bien m'accorder la permission de La suivre en campagne, et il ne m'a jamais donné ordre plus à mon gré, ni plus flatteur pour moi, et sur cela j'attends le bon plaisir de Votre Majesté.“

impressions dont elle a été imbue par nos ennemis, ne seront pas sans succès et feront revenir la cour de Russie à ses véritables intérêts.

Quant à ce que milord Stormont vous a marqué touchant quelques papiers que j'avais fait enlever des archives de Dresde, je suis bien aise de vous dire tout naturellement ce qui s'est passé à cet égard. Il est arrivé, par un effet d'hasard, que j'ai eu, depuis quelque temps, par un bon canal des copies authentiques de diverses dépêches de la cour de Dresde, touchant les intrigues qui se machinaient contre moi, quoiqu'avec beaucoup de secret, entre la cour de Saxe et d'autres cours, et j'avoue que ces avis m'ont été très utiles pour me préserver de bien des dangers qui me menaçaient, et auxquels peut-être je n'aurais pas songé d'abord. Comme il était nécessaire qu'à la fin j'informasse le public de tous les mauvais procédés dont la cour de Saxe avait agi contre moi, et dont je fis faire ce précis qui vous a été communiqué,431-1 et j'avais de justes raisons d'appréhender que le ministre Brühl, se voyant tout confondu et convaincu par ce précis, ne prît la résolution de faire casser et brûler les originaux de ces dépêches, pour nier hautement alors leur existence et pour soutenir que ce qu'on avait allégué à ce sujet, n'étaient que des choses forgées et des imputations controuvées, j'ai cru nécessaire de me munir des originaux de ces pièces, pour être à même de justifier devant tout le monde ce que j'avais avancé touchant les mauvaises intrigues que ce ministre avait fait jouer contre moi. Au reste, je puis vous protester que, sans cette circonstance, on n'aurait jamais touché à ces archives, tout comme on n'y a remué la moindre chose, ni atteint à aucun autre papier, hormis à ceux dont il s'est agi. Voilà la vérité toute nette de ce qui est arrivé à ce sujet, et dont vous ne laisserez pas, je vous prie, d'informer votre cour, tout comme le chevalier Williams et milord Stormont, que vous assurerez de mon estime. Et, sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Vous n'avez qu'à venir, mon cher, sûr d'être bien reçu. Pourvoyez-vous de bons chevaux de monture et d'un petit équipage; c'est le moyen de l'avoir toujours. Si vous preniez beaucoup de carrosses, vous pourriez vous trouver souvent dans le cas de ne pas pouvoir les<432> avoir avec vous. Quand vous viendrez ici, je vous dirai tout plein de choses singulières.

Nach der Ausfertigung im British Museum zu London. Der Zusatz eigenhändig in dorso des zweiten Schreibens von Mitchell.



430-3 Vergl. Nr. S019.

431-1 Vergl. Nr. 7936. 7983. Das erstere Précis, auf welches sich obige Worte besonders richten, ist Mitchell wahrscheinlich in der Audienz vom 27. August (vergl, S. 297) mitgetheilt worden.