8091. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

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Knyphausen berichet, Paris 12. September, dass am 9. September ein österreichischer Courier für den Grafen Starhemberg eingetroffen sei. „Il m'a été assuré et de fort bon lieu … qu'on 11e lui a point donné d'ordre encore pour faire la réquisition du secours stipulé par le traité de Versailles, ainsi que le ministère de France paraît s'y attendre. Il faut même que la façon dont le comte de Kaunitz s'est expliqué dans ses dépêches sur la démarche que le sieur de Klinggræffen est chargé de faire auprès de l'Impératrice-Reine,433-1 ait fait entrevoir au comte de Starhemberg quelque disposition dans le ministère autrichien pour condescendre à la demande de Votre

Sedlitz, 22 septembre 1756.

Le feld-maréchal de Dossow a eu soin de me faire parvenir votre dépêche immédiate du 12 de ce mois, parmi laquelle je n'ai cependant pas trouvé votre relation ordinaire que vous accusez, de sorte qu'il faut bien qu'elle ait été mise dans le paquet à mes ministres.

Autant que je vois par cette votre dépêche, et en conséquence des circonstances que vous y rapportez, notre correspondance de-

Majesté;434-1 car je sais de quelqu'un qui s'est trouvé présent à l'entretien que ce dernier a eu avec l'abbé de Bernis immédiatement après la réception de son courrier, qu'il a répété à plusieurs reprises qu'il pourrait encore y avoir matière à négociation, si Votre Majesté voulait Se prêter à donner à l'Impératrice les mêmes assurances qu' Elle exigeait de cette Princesse … Le lendemain de l'arrivée du courrier du comte de Starhemberg, Madame la Dauphine en a reçu un du Roi son père, par lequel ce Prince lui a non seulement renouvelé dans les termes les plus lamentables les plaintes434-2 qu'il lui avait déjà portées de la dureté avec laquelle il prétend que Votre Majesté en agit à son égard, mais par lequel il lui mande en même temps qu'il venait d'être averti que Votre Majesté Se proposait de S'assurer de sa personne et de séquestrer ses troupes et ses Etats jusqu'à la conclusion de la paix. Cette nouvelle a considérablement augmenté la perplexité dans laquelle Madame la Dauphine se trouvait déjà depuis plusieurs jours, et l'a déterminée à faire de nouveaux efforts auprès de Sa Majesté Très Chrétienne, pour émouvoir sa compassion en faveur du Roi son père et la persuader à s'opposer à des desseins aussi funestes. L'on assure que le Roi a été extrêmement attendri de cette nouvelle démarche et vivement touché de l'état dans lequel se trouve Madame la Dauphine, et qu'il lui a réitéré dans les termes les plus forts qu'il ferait tout ce qu'il pourrait, pour réparer cet outrage et tirer le Roi son père de la triste situation où il se trouvait. Cet évènement a fait la même impression sur toute la famille royale, qui partage la douleur de Madame la Dauphine avec les témoignages de la plus grande sensibilité et s'intéresse vivement en sa faveur … Je ne saurais exprimer la révolution subite que la douleur de la famille royale a occasionnée dans l'esprit de tous les courtisans, même de toute la nation, et la rapidité avec laquelle elle a soulevé contre Votre Majesté même ceux qui paraissent être le plus favorablement disposés pour Elle, et auxquels la réunion des maisons de Bourban et d'Autriche

viendra plutôt militaire qu'elle ne roulera guère plus sur des négociations, et je ne comprend que trop combien la cour et le ministère de France, aveuglés par les Autrichiens et échauffés par les cris des Saxons, sont animés et révoltés contre moi. Ainsi, il ne vous restera que de tâcher d'approfondir de tous côtés et de m'informer si vous croyez que les Français entreprendront encore dans le courant de cette année-ci sur mon pays de Clèves ou non. Dans le premier cas, ma volonté expresse est que, dès que vous serez sûr qu'on tentera l'invasion dans le pays de Clèves, vous devez incessamment envoyer quelqu'un habillé en passager et point du tout dans votre livrée, mais sous le nom et l'apparence d'un voyageur, tout droit par le Brabant et les Pays-Bas à Wésel, afin d'avertir là au plus tôt possible et sans la moindre perte du temps le gouvernement du dessein que la France a pris. Ce que vous devez exécuter avec toute la promptitude et la ponctualité la plus exacte.

D'ailleurs, mon intention est que vous devez faire répandre peu à peu dans le public en France tous les arguments et les motifs que je vous ai suppédités par mes différentes dépêches antérieures,434-3 par rapport à la levée de boucliers que je me suis vu forcé de faire contre la Reine-Impératrice, et touchant ma démarche vis-à-vis de la cour de Dresde. Vous n'en excepterez pas même le précis des différentes dépêches du comte de

répugnait le plus … On continue toujours de parler du rappel du marquis de Valory, et je sais que la proposition en a été faite dans le Conseil, mais, en même temps, il me revient qu'on s'est déterminé à la suspendre et qu'on n'a pris jusqu'à présent aucune résolution définitive à ce sujet. Il n'en est de même de la marche des troupes qu'on a désignées pour se rendre à Metz, conformément à ce que j'ai eu l'honneur d'en mander à Votre Majesté par ma dépêche du 7 de ce mois,435-1 et les régiments qu'on a choisis pour cet effet, ont ordre d'arriver le 2 du mois prochain au lieu de leur destination. J'en envoie ci-jointe la liste à Votre Majesté, qui a été faite mardi dernier435-2 en un comité composé du maréchal de Belle-Isle, du comte d'Argenson et du marquis de Paulmy … Le choix des régiments, … qui sont pour la plupart d'anciens corps ou de régiments allemands, prouve suffisamment les dispositions favorables dans lesquelles on se trouve ici à l'égard de la cour de Vienne, et l'enthousiasme avec lequel on embrasse sa cause, et qu'on porte au degré le plus éminent.“

Brühl que je vous ai communiqué,435-3 au sujet desquelles je vous dirai que, pour justifier l'authenticité de ce précis et ne pas m'exposer à un haut démenti que le comte Brühl aurait été capable de donner à ce précis en l'accusant de forgé et de controuvé, je me suis vu indispensablement obligé de me munir des originaux des dépêches en question, afin de les faire voir aux ministres étrangers de ma cour et même de les faire imprimer. Enfin, vous n'oublierez rien pour instruire au moins les gens impartials de la justice de ma cause et des motifs fondés que j'ai eus pour agir de la sorte que je l'ai fait, en ajoutant adroitement que, si mes circonstances étaient telles qu'elles furent l'année 1744, les ministres de France envisageraient des yeux bien différents le cas où je me trouve actuellement vis-à-vis des cours de Vienne et de Saxe, et applaudiraient à toutes mes démarches, mais que, malheureusement, tout ce que j'avais fait et entrepris cette année-ci, avait été interprété au plus mal par lesdits ministres.

Federic.

Nach dem Concept.



433-1 Vergl. Nr. 7795.

434-1 Vergl. auch Nr. 7930 S. 295.

434-2 Vergl. S. 424.

434-3 Vergl. Xr. 7928. 7936.

435-1 Sic. Statt 6. September. Vergl. S. 417 Anm.

435-2 7. September.

435-3 Vergl. Nr. 7936.