8110. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH AU CAMP DE JOHNSDORF.

[Sedlitz], 24 [septembre 1756].

Par beaucoup de gens, tant déserteurs qu'autres Saxons, j'apprends qu'il se répand un bruit que M. de Browne devait marcher à leur secours, en prenant le chemin de Karlsbad, d'autres disent celui de Freiberg. Pour épier ses mouvements, il faudra, Monsieur, envoyer des partis de tous côtés, surtout vers Dux, Kaaden, Kommotau, Klösterle. Vous avez là un rittmeister Wallis, qui est auprès de Szekely, cet officier est très connu sur la frontière saxonne. Vous pouvez l'employer à une de ces patrouilles; vous pouvez toujours couper M. de Browne, vous avez deux marches sur lui. Quoique ce bruit soit général dans le camp saxon, je doute cependant que M. de Browne puisse exécuter une entreprise si difficile, à moins d'être joint par tous les renforts qu'il attend; mais comme il dépend de l'ordre de sa cour et que celle-ci pourrait pousser la complaisance pour la Saxe au point de donner une mauvaise commission à M. de Browne, je crois qu'il est bon que vous sachiez ces nouvelles, pour prévenir une échauffourée qu'on nous pourrait donner. Adieu, mon cher Maréchal, je vous embrasse.

A 11 heures vers midi.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.