8157. AU FELD-MARÉCHAL. COMTE DE SCHWERIN A AUJEZD.

Lobositz, 6 octobre 1756.

J'ai bien reçu à son temps les lettres que vous m'avez faites du 27 et du 28 de septembre, tout comme celles du rer, du 2 et du 3 de ce mois, et ne doute pas que celle du 2, où je vous ai marqué le détail de la bataille gagnée contre le feld-maréchal Browne,489-1 ne vous soit heureusement parvenue.

Quant aux circonstances que vous me marquez de votre situation présente, tout comme de la mienne où je suis actuellement, je ne saurais rien vous répondre, sinon qu'après la bataille gagnée je suis campé ici à Lobositz, après avoir poussé Browne derrière l'Égre, mais que, malheureusement, la bloquade des troupes saxonnes n'est pas encore finie, ce que j'espère cependant qu'il sera fait en quelque peu de jours, vu que ces troupes, selon tous les avis qui m'en reviennent, se voient réduites à la dernière misère, de sorte qu'elles n'y sauront plus tenir.

En attendant, je serai bien aise que vous sachiez; tous soutenir encore dans votre position, et me persuade que vous saurez vous ar<490>ranger de la sorte que par toute sorte de moyens vous maintiendrez votre poste, au moins jusqu'au delà du 20 de ce mois; car entre ci et ce temps-là il faut bien que j'aie entièrement fini avec les Saxons, ce qui rendra les bras bien plus libres, afin de voir ce qu'il y aura à faire alors.

Mais, quand le temps arrivera où il faut que vous songiez à votre retraite, alors il faut que vous la fassiez avec toutes les précautions et avec toute la prudence possible, car il ne faut pas douter que, dès que vous marcherez en arrière, toute cette engeance d'ennemis que vous avez devant vous, ne vous suive incessamment et ne cherche à vous faire tout l'embarras possible; c'est pourquoi je ne saurais assez vous recommander de faire votre retraite avec grand ménagement et beaucoup de prévoyance. Je suis, mon cher Maréchal, votre très affectionné roi

Federic.

Nach dem Concept.



489-1 Vergl. Nr. 8144.