8216. UNTERREDUNG DES KÖNIGS MIT DEM GROSSBRITANNISCHEN MINISTER MITCHELL.

Struppen, 16. October 1756.

Mitchell überreicht, Struppen 16. October, dem Könige den folgenden Auszug aus einer von König Georg II. dem hannoverschen Vertreter in Wien, Baron Steinberg, zugesendeten Note;546-1 „Qu'ayant fait un traité avec le roi de Prusse qui ne tendait non seulement au dommage de personne, mais n'était calculé que pour entretenir le repos, la tranquillité et la sûreté de l'Empire, ce qui était assez démontré par les gros corps de troupes que j'avais fait venir en Angleterre, et [comme] il se débitait que la France, l'ennemi naturel de l'Empire, avait dessein d'attaquer mes Etats d'Allemagne, je demandais l'assistance de l'Empereur, comme chef de l'Empire, contre eux et de les en empêcher.“ [British Museum; London.]

Mitchell überreicht, Struppen 16. October, dem Könige Uebersetzungen der letzhin erhaltenen Schreiben des englischen Gesandten Williams in Petersburg:

Williams schreibt an Mitchell, Petersburg 21. September (n. s.), über den Fortgang der geheimen Unterhandlungen mit dem Grosskanzler Alexei Bestushew:546-2 „, …Je propose qu'on me donne au plus tôt du crédit sur un banquier d'Amsterdam pour 10,000 ducats, pour servir à ramener les choses. Je ferai de mon mieux, mais on ne saurait répondre du succès; cependant il faudra s'assurer de certaines personnes nécessaires. Le chef546-3 m'a déjà assuré qu'il est tout changé, qu'il n'en veut plus au roi de Prusse, qu'au contraire il se range de son côté, quand il s'agit de s'opposer à la France.546-4 Vous trouverez peut-être que tout cela est peu de chose, mais croyez-moi, j'aurais été fort aise, il y a quelques mois, de l'entendre dire autant. Je répète encore mon avis très humble qu'on risque la somme mentionnée; sur quoi j'attendrai avec impatience une réponse. On s'occupe ici à envoyer par mer 3,000 hommes à Riga, et quelques autres troupes doivent se mettre en marche par terre. Apraxin est nommé feld-maréchal et doit commander en Livonie; de sa vie il n'a vu une armée, si ce n'est quelque poignée de Turcs.“

P. S.

„Restent deux choses qu'il est bon que vous sachiez. L'autre jour le feldmaréchal Apraxin dit à un sien ami: „Si le roi de Prusse me vient attaquer, je me défendrai; autrement je n'aurai garde d'attaquer le roi de Prusse.“ — Vous saurez aussi que le grand homme d'ici me dit qu'il souffrait cruellement à voir choisir le roi de Prusse un temps pour attaquer l'Impératrice-Reine, quand il était impossible que la Russie la secourût.“ 546-5

Williams schreibt an Mitchell, Petersburg 26. September (n. s.): „, …Hier au soir j'eus une conversation avec mon grand ami,546-6 et plus je m'ouvre, plus je le trouve bien disposé. Mais je répète encore que ce que je demandais dans ma dernière lettre, devrait m'être mis entre les mains au plus tôt.“

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Williams setzt Mitchell ferner in Kenntniss, Petersburg, 28. September (n. s.) „J'écris cette lettre très secrète, pour vous prier d'informer Sa Majesté Prussienne du progrès que j'ai fait avec le Grand-Chancelier. Je l'ai trouvé pour quelque temps inflexible, mais comme je commençai à parler plus clair touchant l'argent, il céda peu à peu … Il me demanda tout court si la proposition que je lui faisais, plairait à mon maître et si je parlais par ordre, ou du moins avec son approbation. Je répondis que je parlais par autorité, et qu'il savait qu'il pouvait se fier à moi. Sur cela, le Grand-Chancelier dit : „Je ne puis rien refuser au Roi votre maître, et je servirai Sa Majesté Prussienne; indiquez-moi ce que je puis faire, j'ai de la bonne volonté, quoique la tâche est difficile.“ — Je répondis : „Vous commencerez, en me déclarant que vous n'êtes plus ennemi du roi de Prusse.“ — Sur cela, en me donnant la main, il dit : „De ce moment, je suis son ami; mais je ne vois pas comment je puis lui être utile à présent; si j'avais su autant, il y a deux mois, j'aurais pu faire beaucoup; mais il a déjà commencé la guerre, et rien ne peut empêcher l'Impératrice de secourir la maison d'Autriche, tout est déjà déterminé. Il est vrai que le roi de Prusse nous a surpris, nous ne sommes pas préparés pour la guerre,547-1 et vous savez que nos mouvements sont bien lents. Je ne puis rien promettre à présent, parceque je n'ai point le pouvoir; mais vous pouvez assurer Sa Majesté Prusienne que, nonobstant tout ce que Mardefeld a fait contre moi,547-2 je l'ai entièrement oublié, et d'à présent j'ai résolu, quand l'occasion se présentera, de convaincre Sa Majesté Prussienne, par une manière plus forte que par des paroles, que je suis prêt à lui rendre service.“ — Il ajouta : „La guerre est commencée, nous aurons peut-être bientôt la nouvelle d'une bataille; il faut attendre ce que le chapitre des accidents peut produire, et vous pouvez être assuré, sur la première occasion qui peut s'offrir, je consulterai les moyens et j'agirai de concert avec vous, afin de rendre service à Sa Majesté Prussienne en cette cour.“ — Il finit en disant : „qu'il espérait que ce changement des sentiments et cette déclaration seraient cachés, comme le plus grand secret, pour quelque temps au moins.“ — Je ne me suis pas encore expliqué sur le quantum de la somme promise, qui, pourtant, me paraît suffisante, mais en attendant il y a d'autres personnes à gagner, et la somme dont je vous ai fait mention dans une de mes lettres, est nécessaire.547-3 C'est pourquoi j'espère que Sa Majesté Prussienne m'enverra les 10,000 ducats au plus tôt. Quoique le Grand-Chancelier n'est gouverné de personne, il y a des gens qui ont des liaisons avec lui, et il veut qu'ils soient bien et largement payés. Je parle par expérience. Sa Majesté le roi de Prusse, en laissant une telle somme à ma disposition, me rendra très circonspect et précautionné. Il me semble que la réconciliation entre Sa Majesté et le Grand-Chancelier vaut quelque chose, et le Grand-Chancelier est ferme. En conséquence de tout ceci, c'est mon devoir et pour le service de Sa Majesté Prussienne de faire les propositions suivantes : 1° Que je serai autorisé de m'assurer de ceux qui ont des liaisons avec le Grand-Chancelier; 2° que Sa Majesté Prussienne m'enverrait des lettres de crédit sur Amsterdam pour la somme destinée au Grand-Chancelier, parceque, quand l'occasion se présentera, il me faut ou l'argent ou les lettres de crédit en poche; car les Russes n'ont point d'idée de faire crédit à personne. Muni de tels pouvoirs, je tâcherai de servir Sa Majesté le roi de Prusse avec zèle et fidélité, … Vous pouvez être assuré que les Russes auront de grandes difficultés à surmonter, avant que leur armée puisse être en état de marcher. Ils ont peu d'argent et pas dix habiles officiers. La colère les anime à faire la guerre, l'honneur n'y entre point; ainsi ils seront toujours prêts à embrasser la paix. Si le roi de Prusse est couronné de la victoire — comme j'espère en Dieu qu'il sera — et s'il trouve à propos d'offrir la paix à l'Impératrice-Reine, cela serait l'heureux moment de faire quelque chose ici, et si d'avance on s'est assuré du Grand-Chancelier, la Russie secondera non seulement les propositions de la paix, mais on peut même établir une<548> amitié solide entre cet empire et Sa Majesté le roi de Prusse. Apraxin vient d'être nommé feld-maréchal et au commandement de l'armée. Il est le plus paresseux des hommes et en outre poltron. Il fut très maltraité l'autre jour par le hetman des Cosaques, sans pourtant qu'il montrât la moindre sensibilité.“

Mitchell berichtet an Holdernesse, Dresden 21. October, über Audienzen, die ihm der König von Preussen am 16. October gewährt. „, …His Prussian Majesty highly approves of the instructions the King has been pleased to give to his electoral minister at Vienna, as it can not fail to open the eyes of some of the members of the Empire, by shewing them the danger there is to the whole Germanie body, whilst the unnatural union between the houses of Austria and France subsists.

The King of Prussia is firmly of opinion that the French will not attempt anything against Hanover this year,548-1 but he earnestly desires the King would immediately think of concerting proper measures to make himself sure of an army for the next year, he wishes that affairs were settled with the Duke of Brunswick548-2 and other princes, and that everything was tried to induce the Dutch to agree to an augmentation of their troops, that, to render this more easy, he thinks England should, in the present conjuneture, make great concessions to them, even where they have little or no pretence to ask …

His Prussian Majesty hopes that, if the Dutch could be induced to agree to the augmentation, there would be less difficulty of getting their consent for Prince Lewis of Wolfenbüttel to command the army;548-3 he has a very high opinion of him and thinks him the rittest person to command an army.

In obedience to a former instruction I reeeived from your Lordship, I took the opportunity of inquiring about Prince Ferdinand ot Brunswick,548-4 of whom the King of Prussia gives an excellent character, and I shall only add that he is greatly esteemed by the Prussian generais and beloved by all soldiers …“

Mitchell berichtet an Holdernesse, Dresden 21. October (secret): „I have communicated to the King of Prussia the substance of several letters I have lately reeeived from Sir Charles Williams; he is highly pleased with the prospect of success painted out in Sir Charles' letter of the 28th September … Orders are already given for remitting ten thousand ducats immediately, and means are devised for sending unobservedly the larger sum; which however is not easy to be executed from the inland parts of Germany, where they have little or no dealings with Petersburg. The King of Prussia said he wished to have the Russians kept quiet at least, but if that could not be obtained, he did not fear them;<549> for that he had taken proper measures in that event. This I understood alluded to an augmentation of 20,000 men, which I have heard he had begun to make in Prussia …

His Prussian Majesty does not seem to be much concerned about the 24,000 men French auxiliaries coming into Bohemia, and provided Russia can be kept quiet, it is highly probable that the Empress-Queen and her new ally will soon be tired of war and of one another …“

Mitchell berichtet an Holdernesse, Dresden 21. October (separate): „, …The King told me all was now settled between him and the Saxons; that they were to enter into his service, and that he was to sign and seal with them that afternoon.549-1 He desired me to stay the next day549-2 and see the Saxon troops …“

Nach den Ausfertigungen im Public Record Office zu London.



546-1 Mitchell zugegangen durch Erlass des Grafen Holdernesse, d. d. Whitehall 5. October.

546-2 Vergl. S. 328. 450.

546-3 Alexei Bestushew.

546-4 Vergl. Bd. III, 206.

546-5 Vergl. S. 504. 505. 515. 516.

546-6 A. Bestushew.

547-1 Vergl. S. 164.

547-2 Vergl. Bd. V, 582.

547-3 Vergl. oben das Schreiben vom 21. September.

548-1 Vergl. S. 490. 491.

548-2 Vergl. S. 356. 379.

548-3 Vergl. S. 49S. 499. 510.

548-4 Vergl. S. 352.

549-1 16. October.

549-2 Ueber ein Gespräch mit dem Könige am 17. October fügt Mitchell hinzu: …The King of Prussia told me that, whilst the above articles [of the capitulation] were negociating, the King of Poland had signed a convention with the Empress-Queen for five regiments, which he has in Poland, that are to enter into her service; and, when this was discovered, he had offered to add a clause, declaring the convention not to be good, if the King of Prussia disapproved of it.“ Vergl. S. 541.