8241. AU LANDGRAVE RÉGNANT DE HESSE-CASSEL A CASSEL.

Struppen, 19 octobre 1756.

Monsieur mon Cousin. Votre Altesse m'ayant marqué par Sa lettre, que l'exprès à qui Elle l'a confiée, m'a bien rendue, Ses appréhensions par rapport au Prince héréditaire Son fils dans la conjoncture présente,564-4 pour que je l'ôtasse de Wésel, j'ai trouvé Ses raisons trop fondées pour ne pas devoir me prêter incessament à ce qu'Elle souhaite, et je viens d'écrire d'abord audit Prince564-5 que, dès que Votre Altesse lui marquerait de devoir partir de Wésel, il n'aurait qu'à s'y conformer et à se rendre à tel lieu qu'Elle lui indiquerait.

J'ai bien de la peine à la vérité de me persuader encore que la France voudrait se déterminer, cette année-ci et dans la saison avancée où nous sommes, de joindre ses troupes à celles des Autrichiens des Pays-Bas, pour faire une invasion dans mes provinces au delà du Rhin. Mais comme l'on ne saurait répondre des évènements, je trouve toujours les mesures que Votre Altesse voudra prendre par rapport au<565> Prince, très justes, pour ne pas courir le risque qu'Elle allègue, et qui serait, je l'avoue, de la dernière conséquence.

Si j'ose, d'ailleurs, ajouter mon sentiment touchant le séjour que le Prince pourrait avoir en attendant les événements, je crois que le meilleur serait que Votre Altesse le fît venir à Cassel, pour l'y avoir sous Ses yeux, jusqu'à ce que je saurais m'arranger ultérieurement à son égard. En attendant, tout dépendra de Sa disposition, et Elle voudra être persuadée qu'on ne saurait être avec plus d'estime, de considération et d'amitié que je le suis invariablement, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse le bon cousin

Federic.

Nach dem Concept.



564-4 Der Landgraf äussert in seinem Schreiben, Cassel 15. October, die Besorgniss, der Erbprinz könne, im Fall einer Belagerung (vergl. Nr. 8240) und Einnahme Wesels durch Oesterreicher oder Franzosen, dem katholischem Einflüsse wieder verfallen. Vergl. Bd. XII, 510.

564-5 Vergl. Nr. 8242.