<135> mémoires à ce sujet au sieur Mitchell,1 pour expliquer ma façon de penser sur les dangers qui nous menacent, et sur les expédients à prendre pour y obvier à temps, que le ministère recevra encore de ma part, et au sujet desquels il sera d'autant plus indulgent, ayant cru que, dans une occasion si importante et critique, on ne saurait pas trop faire et qu'il vaudrait mieux de prêcher par l'excès que de s'expliquer trop peu. Tout ce qui est à désirer encore, c'est que le ministère ne reste qu'en si beau chemin et qu'il songe incessamment à prendre des mesures efficaces là-dessus, ce qui sera d'autant plus nécessaire qu'à la fin les ministres de la république de Hollande commencent à ouvrir les yeux sur leurs véritables intérêts et sur le danger qui la menace également, en sorte que, selon les derniers rapports que j'ai eus du sieur de Hellen,2 on va mettre incessamment sur le tapis une augmentation des troupes à faire de 20 à 25,000 hommes, dont je me suis [réjoui] infiniment, parceque ce sera toujours le premier pas fait et, quoiqu'il ne faudra pas s'attendre que ces gens se déclareront d'abord, cette démarche de leur part ne laissera pas de faire une grande impression à la France.

Pour ce qui regarde la Russie, je n'ai point encore aucun avis positif à quoi elle se déterminera, et je suis jusqu'à présent dans une entière incertitude si elle fournira des troupes auxiliaires aux Autrichiens ou non; il faut cependant que j'en sois bientôt éclairci.

Federic.

Nach dem Concept.


8432. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Dresde, 13 décembre 1756.

J'ai appris avec toute la satisfaction possible, par votre dépêche du 5 de ce mois, la confirmation de l'augmentation de troupes que la République résoudra,3 et c'est tout ce qu'on saurait souhaiter préalablement pour lui faire regagner par là la considération qui lui est due.

Le reste suivra sans doute, surtout quand les États verront que l'Angleterre et l'Hanovre avec ses alliés vont assembler une armée de ce côté-là pour faire face aux Français.

Quant aux paquets sans dessus qu'on vous adressera, et desquels j'ai reçu le premier, vous n'aurez qu'à vous conformer aux instructions que je vous ai données là-dessus,4 et il ne sera pas besoin de les envoyer par des courriers, mais il suffira que vous me les fassiez parvenir, soit avec l'ordinaire par Wésel, soit par la route de Hambourg.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. Nr. 8354. 8416.

2 Berichte Hellen's, Haag 3. und 5. December. Vergl. Nr. 8427. 8432.

3 Vergl. Nr. 8431.

4 Vergl. Nr. 8361.