<153> mes magasins de l'Elbe, pendant qu'ils croiront par leurs mouvements m'éloigner de cette rivière. Outre tout ceci, ils auront une armée dans l'Empire, pour subjuguer les princes et les cercles et leur donner la loi.1 Si telle est leur disposition, il faudra voir de quel côté on pourra frapper le plus grand coup; tomber en force sur l'une de ces armées, l'abîmer, si l'on peut, et ensuite se tourner vers les autres. Mais nous aurons le temps d'éplucher cette matière et d'en raisonner avec plus de connaissance de cause.

Je ne puis jusqu'à présent vous rien dire de positif sur les Russes, cela est encore incertain, mais je ne désespère pas encore.

A tout hasard, j'ai trouvé à propos d'ordonner une augmentation dans la cavalerie et les dragons, d'un officier par escadron, de deux bas-officiers et de 12 hommes et chevaux. Il faut faire tous les efforts imaginables, pour résister à nos ennemis, il faut les terrasser et, ne redoutant ni leur nombre ni leur puissance, se faire un honneur d'avoir une tâche difficile à remplir. On paie un danseur de corde, mais on ne donne rien à un homme qui marche uniment par les rues,2 et il n'y a de réputation dans le monde que pour ceux qui surmontent les plus grandes difficultés. Adieu, mon cher Maréchal, je vous embrasse. Prenez tous les soins possibles de votre santé, l'État a grand besoin de vous l'année prochaine;3 c'est alors qu'il faudra combattre pro aris et focis. Soyez persuadé de mon estime et de ma considération.

Federic.

Nach Abschrift der Cabirjetskanzlei. Die Ausfertigung war eigenhändig.


8454. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Dresde, 20 décembre 1756.

J'ai bien reçu votre rapport du 10 de ce mois. La nouvelle la plus importante que vous sauriez me donner présentement, serait sans doute celle de la résolution prise par les États de la République d'une augmentation de 25,000 hommes de leurs troupes.4 En attendant, vous me manderez avec autant de certitude que possible, quoique d'ailleurs sommairement, à combien se monte le nombre des troupes effectives que la République a sur pied à l'heure qu'il est; de même serez-vous fort attentif à vous procurer la connaissance des nouvelles que le sieur de Swart5 mande de Russie, et vous ne tarderez pas de m'en communiquer le contenu.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 13S.

2 Vergl. S. 109.

3 Vergl. S. 12.

4 Vergl. S. 135.

5 Vergl. Bd. XIII, 602.