<174> motif à des démarches diamétralement contraires à ses intérêts les plus essentiels. Il faut espérer cependant que le bandeau fatal lui tombera et qu'en attendant les bons patriotes ne se laisseront éblouir ni par ses menaces ni par les promesses emmiellées que le parti autrichien et le saxon lui ont dictées, pour couvrir par là l'injustice de leurs procédés à mon égard et pour en divertir l'attention du public par des fauxfuyants. Pour moi, j'attendrai avec fermeté tout ce que la Providence en disposera,1 et à moins que je ne me trouverai entièrement abandonné, j'espère que la scène se pourra bientôt changer.

Quant à la réponse à donner de Votre Altesse au susdit ministre, je crois qu'il conviendra de la lui donner en termes tout-à-fait vagues et de n'y mêler rien qui saurait à la suite gêner Votre Altesse; une défaite, d'avoir tout lieu de délibérer mûrement sur une affaire d'une telle importance et d'une si grande conséquence pour tout le système de l'Empire, me paraît être suffisante pour se débarrasser du ministre français.

Autant que je comprends des affaires de la Diète de Ratisbonne, il sera libre à la Bavière d'y voter à son gré, mais il ne me paraît pas que les autres co-États soient obligés de se conformer aux sentiments d'un prince [qui,] mal mené à présent, se ressentira toujours le premier des hauteurs insupportables des ministres de Vienne, ni de suivre aveuglément les sentiments que les Autrichiens voudront leur dicter; sans quoi toute prérogative des États de donner librement leurs voix cesserait, et on ne saurait plus regarder la Diète que comme une assemblée des États d'Allemagne pour entendre publier les résolutions despotiques de la cour de Vienne. Pour Votre Altesse, je suis assuré qu'Elle restera toujours à Ses sentiments patriotiques, et comme les troupes d'Hanovre commencent d'arriver de l'Angleterre,2 qui seront bientôt suivies de celles de Hesse, j'espère que l'Hanovre se ranimera, et quoique malheureusement les dissensions qui ont troublé l'Angleterre,3 ont mis des empêchements à songer efficacement aux affaires du continent, j'ai cependant tant poussé auprès du roi d'Angleterre4 que je me persuade qu'on travaillera à présent avec plus d'empressement à prendre et concerter des mesures vigoureuses. Je suis à jamais avec toute la considération possible et avec une amitié sans bornes, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Altesse etc.

Federic.

Nach dem Concept.


8484. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK A DRESDE.

Prinz Ferdinand von Braunschweig überreicht Auszüge aus Schreiben des Herzogs Karl von Braunschweig. In einem Schreiben vom 21. December meldet der

Dresde, 28 décembre 1756.

Monsieur mon Cousin. Je vous rends bien des grâces des nouveaux



1 Vergl. S. 9S.

2 Vergl. S. 148.

3 Vergl. S. 81.

4 Vergl. S. 167.