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8486. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Dresde, 29 décembre 1756.

J'ai reçu le rapport que vous m'avez fait au sujet de la lettre du baron de Münchhausen que je vous renvoie ci-close. Comme le lieutenant-général comte de Schmettau vient de me faire en même temps son rapport au sujet des conférences qu'il a eues avec les ministres d'Hanovre,1 j'ai trouvé bon de vous le faire communiquer ci-joint pour en faire l'usage convenable dans la correspondance dont je vous ai chargé avec ledit baron de Münchhausen.2 Je ne saurais cependant pas vous cacher qu'à vue de pays ces gens-là ne pensent pas encore de faire de grands efforts pour la cause commune et s'y prennent assez lourdement. Et, sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


8487. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Michell berichtet, London 14. December: „Le lord Holdernesse m'a . . . informé hier qu'il n'était pas encore autorisé à m'apprendre quelque chose de nouveau touchant les moyens ultérieurs à mettre en usage, pour réaliser les assurances qu'on avait données jusqu'ici à Votre Majesté; que l'on continuait à la vérité de penser de la même façon, qu'il avait eu ordre de me le déclarer précédemment, mais que, malgré ces bonnes dispositions et tous les mouvements qu'il se donnait aussi lui-même, pour que la nouvelle administration se décidât finalement sur les arrangements à prendre au sujet du continent, on n'en était venu avec cela à rien de précis à cet égard, tant à cause de l'incommodité du sieur Pitt, qui n'avait vu le Roi qu'une seule fois, depuis qu'il était secrétaire d'Etat,3 que parceque le reste de ses collègues étaient encore trop occupés des arrangements qui regardaient l'Angleterre en propre, pour songer, comme il serait à souhaiter, à ceux du dehors et de l'Allemagne en particulier; qu'il comptait cependant qu'on ne tarderait pas à prendre un parti définitif sur ce dernier point; que le Roi pressait même beaucoup pour qu'on le fît, et qu'ainsi il ne fallait pas douter que, d'abord que le chevalier Pitt serait assez bien pour sortir et pourrait

Dresde, 29 décembre 1756.

J'ai reçu par l'ordinaire dernier le rapport que vous m'avez fait du 14 de ce mois. J'en ai appris avec déplaisir que malheureusement les empêchements continuent encore là-bas pour que l'administration nouvelle puisse prendre un parti définitif sur les affaires du dehors et particulièrement de l'Allemagne, malgré que le Roi y pressait même beaucoup. Le temps que le ministère perd par là gratuitement à présent, sera une source de mille difficultés et embarras pour lui; car l'on ne saura pas disconvenir que, pourvu que les affaires du dehors de l'Angleterre aillent bien, celles de son intérieur ne peuvent que bien aller, et que le ministère est toujours à même de les tourner à son avantage, malgré les oppositions qu'il trouve; au lieu que, quand les affaires du dehors de l'Angleterre vont mal, celles de l'intérieur s'en ressentent



1 Vergl. Nr. 8485.

2 Vergl. Nr. 8476.

3 Vergl. S. 81.