<197> et du 4 de ce mois, et vous remercie infiniment de la communication confidente de tout ce qui s'est passé encore au sujet du sieur de Champeaux pendant le reste de son séjour à la cour de Votre Altesse.1

Quant à son départ pour celle de Mecklembourg, je ne compte pas cette cour trop bien disposée pour moi;2 je crois néanmoins que ce ministre y opèrera peu de choses, et que celle-ci ne voudra pas entrer pour bien des choses sur ses propos. Tout ce que les envois des ministres de France aux cours de l'Allemagne effectueront, ce sera peut-être auprès de celles des princes ecclésiastiques et catholiques qui se laisseront apparemment induire de se déclarer pour les Autrichiens; j'espère cependant, quand j'aurai avec l'aide de Dieu bien frotté ceux-ci, qu'alors lesdits princes s'en retireront doucement l'un après l'autre.

En attendant, je ne saignerai pas du nez, mais serai certainement prêt, le printemps qui vient, avec 204,000 hommes pour résister à mes ennemis, avec lesquels j'espère pouvoir défendre mon corps. Si j'ose aussi me fier aux assurances que la cour de Londres m'a fait donner réitérativement en dernier lieu, le roi d'Angleterre fera tous les efforts possibles et fera assembler une armée en Allemagne.

Pour ce qui regarde les affaires de la Diète à Ratisbonne,3 il faut bien que j'attende tranquillement ses conclusions; mais je présume toujours qu'il y aura plus de cri que de besogne. Enfin, l'orgueil extrême de mes ennemis, la justice de ma cause, avec les efforts que je tâcherai de faire pour ma conservation et pour celle de la liberté et de l'indépendance de l'Allemagne,4 me donnent toute la confiance possible que la Providence5 disposera bien pour le soutien de mes affaires. Je suis avec cette cordialité et l'amitié à toute épreuve que Votre Altesse me connaît, à jamais, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Altesse le très bon frère et cousin

Federic.

Nach dem Concept.


8520. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Instruction secrète pour le comte de Finck.

Berlin, 10 janvier 1757.

Dans la situation critique où se trouvent nos affaires, je dois vous donner mes ordres, pour que, dans tous les cas malheureux qui sont dans la possibilité des évènements, vous soyez autorisé aux partis qu'il faut prendre.

1° S'il arrivait — de quoi le Ciel préserve! — qu'une de mes armées en Saxe fût totalement battue, ou bien que les Français chassassent les Hanovriens de leur pays et s'y établissent et nous menaçassent




1 Vergl. S. 173.

2 Vergl. Bd. XIII, 612.

3 Vergl. S. 173. 206.

4 Vergl. S. 1. 19.

5 Vergl. S. 98. 117—124.