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8542. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Dresde, 20 janvier 1757.

J'ai bien reçu votre rapport du 8 de ce mois. Il y a du faux en ce qu'on a débité là où vous êtes, sur les levées de recrues en Saxe. Ce ne sont pas mes troupes qui y lèvent du monde, mais bien les états de Saxe qui se sont engagés à livrer certain nombre de recrues, de manière qu'il y a grande apparence que ce qui en a été ébruité en Danemark, a été débité par quelques écoliers des universités de ce pays-ci, qui pourront avoir pris une terreur panique fort mal à propos à cet égard. „

Federic.

Nach dem Concept.


8543. AU SECRÉTAIRE BENOÎT A VARSOVIE.

Dresde, 20 janvier 1757.

Votre rapport du 8 de ce mois m'est fidèlement parvenu, et je ne saurais que vous témoigner ma satisfaction du zèle et de l'application infatigables que vous avez apportés jusqu'ici aux affaires qui regardent mon service.

L'énormité de la malice du ministre de Brühl passe toute mon attente, et j'ai été souverainement frappé de sa méchanceté et de celle de sa clique qui n'ont garde de rougir à la face de l'univers des mensonges les plus puérils dont ils prétendent lui en imposer, en divulguant que le roi de Pologne n'était point en sûreté pour sa personne à Varsovie et que, comme vous l'aviez déjà marqué antérieurement, il risquait d'en être enlevé. Vous sentez assez que jamais chose plus ridicule n'aurait pu être controuvée, puisque, supposé que j'eusse eu un moment la pensée de m'emparer de la personne de Sa Majesté Polonaise, pensée que je tiens pour détestable de vouloir me l'attribuer, qui aurait bien été en état de m'en empêcher, pendant que ce Prince était en Saxe? Certes, je ne l'aurais pas laissé partir si librement et si tranquillement, ni ne lui aurais fait fournir les relais pour son voyage en Pologne, lui écrivant, ce qui plus est, que toutes les fois qu'il plairait à Sa Majesté Polonaise, elle pourrait voyager en toute sûreté au milieu de mon armée, que, si cependant il pouvait lui faire la moindre peine de voir de mes troupes et d'en rencontrer sur sa route, je les en écarterais partout, après avoir été informé là-dessus de ses désirs.1

De quel front présume-t-on donc présentement m'imputer le détestable dessein d'un enlèvement, et ne doit-on pas convenir que le ridicule en saute si fort aux yeux, que lorsqu'on prétend établir la calomnie que, nonobstant la situation naturelle du Kœnigstein, j'avais pris la résolution de bombarder cette forteresse, et que le roi de Pologne



1 Vergl. Bd. XIII, 559.