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On croit positivement à Pétersbourg le 8 que dans trois semaines de là le maréchal russien se mettrait en marche. Il paraît que le dessein était de pénétrer avec les principales forces en Prusse, par la Lithuanie sur Kowno ou Kejdany.

Il est bien apparent que, s'il y a un engagement entre les troupes des deux puissances, ce sera pour les Russes un second tome de la bataille de Narva.

Leur armée forte à peu près de 80,000 hommes est dans un triste état; le désordre y règne dans le plus haut degré; il manquait, il n'y a pas longtemps, 500 hommes à chaque régiment.

On en a tiré 30,000 hommes des meilleures troupes, pour en former le corps de réserve que Pierre Schuwalow assemble en Moscovie, qui y doit toujours rester entièrement à ses ordres et sous sa dépendance, sans qu'on sache à quelle fin ou pour quel but.

On considère cette armée comme un nouveau corps de Strélïtz.

Les troupes irrégulières ne sont pas encore prêtes; il n'y a que 800 hommes qui le sont, et les dragons n'ont point de chevaux.“

Dresde, 5 février 1757.

Madame. La nature m'a donné une âme sensible et un cœur reconnaissant; avec ces dispositions, Votre Altesse Royale peut-Elle douter de l'effet qu'a produit sur moi la lettre qu'Elle a eu la bonté de m'écrire? Oui, Madame, je vous voue un attachement pour la vie, et je ne trouverai de jour heureux que celui où je pourrai vous donner des marques de ma parfaite reconnaissance; que Votre Altesse Royale compte sur moi comme sur un ami qu'Elle s'est attaché, et qui regarde de tous les vices l'ingratitude pour le plus énorme! Je ferai usage des lumières que vous daignez me communiquer, selon l'intention généreuse que vous avez, Madame; ne craignez point que, par une indiscrétion coupable, je revèle ce que vous voulez qu'il soit caché. Mais, malgré mon silence, le souvenir d'un procédé aussi noble et aussi généreux que le vôtre, ne s'effacera de ma mémoire qu'au moment que je cesserai de vivre. Ce sont les sentiments avec lesquels je fais gloire d'être, Madame, de Votre Altesse Royale le fidèle frère et cousin

Federic.

Das Schreiben des Königs nach dem von Ranke gegebenen Abdruck in: Abhandlungen der Königl. Akademie der Wissenschaften in Berlin, Jahrgang 1868. Philolog.-histor. Klasse, Abtheil. II, S. 81. (Berlin 1869.) 1 Der dortige Druck nach der eigenhändigen Ausfertigung im Königl. Hausarchiv im Haag.


8583. AN DEN GENERALFELDMARSCHALL VON LEHWALDT IN KÖNIGSBERG.

Dresden, 5. Februar 1757.

Da Ich sogleich von sehr guter und so sicherer Hand, als es nur immer möglich ist, die hierbei kommende Nachricht2 wegen des Vorhabens derer Russen und derer Umstände, wie ihre Armée sich findet,



1 Wiederholt in: Sämmtl. Werke“, Bd. XXIV, S. 217.

2 Die Beilage besteht aus einer deutschen Uebersetzung der durch die Prinzessin von Oranien eingesandten Nachrichten. Vergl. Nr. 8582.