<248> cause commune et pour rétablir la balance de l'Europe, enfin pour bien d'autres heureuses suites; aussi agirez-vous en ceci avec ce ministre tout confidemment, pour lui être utile au possible. Il serait cependant aussi utile qu'absolument nécessaire qu'on puisse cacher cette négociation, au moins jusqu'on soit parvenu à en avoir réglé et signé les préliminaires, devant les ministres français et autrichien,1 qui, au défaut de cela, ne manqueront pas de remuer ciel et terre, pour la faire évanouir.

Au surplus, vous ne manquerez pas de donner aux ministres de Danemark et surtout au comte de Moltke tous les soupçons possibles contre les Autrichiens et les Français, surtout par rapport à l'alliance qu'ils viennent de contracter avec la Russie, qui vient d'accéder au traité de Versailles et d'envoyer son accession en France par le connu marchand Michell le 15 janvier.2

Federic.

Nach dem Concept.


8586. AU CONSEILLER PRIVÉ COMTE DE SOLMS A STOCKHOLM.

Dresde, 6 février 1757.

J'ai bien reçu en son temps tous vos différents rapports que vous m'avez faits depuis le 11 jusqu'au 18 du janvier dernier, et j'ai eu lieu jusqu'à présent d'être satisfait de la façon dont le baron de Hœpken s'est expliqué envers vous; c'est pourquoi je vous enjoins de vous conserver soigneusement, cependant sans affectation, la confiance de ce ministre, afin de le confirmer dans les sentiments favorables qu'il vous témoigne.3

Quant aux plaisanteries dont vous marquez en date du 18 de janvier dernier qu'on se plaignait en France, je vous avoue bonnement qu'il n'en est rien parvenu à ma connaissance, et je doute qu'il se soit dit ici la moindre chose qui pût affecter Sa Majesté Très Chrétienne; je souhaiterais toutefois bien de savoir sur quel objet on prétend que portent les plaisanteries en question.

Ce qu'il y a de certain, c'est que la coutume constante de la cour de Vienne a toujours été de forger mille faussetés qu'elle m'endosse ensuite sous main par des mensonges atroces; de quoi il y aurait entre autres à alléguer des exemples sans fin et parlants en Russie.

Au reste, je suis fâché de ne pouvoir pas agréer les sollicitations du sieur Manicke,4 et il faudra que vous le refusiez d'une manière honnête et polie.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 155.

2 Vergl. S. 241.

3 Vergl. S. 179.

4 Ein mecklenburgischer Edelmann von Manicke, der seine Heimath eines Ehrenhandels wegen hatte verlassen müssen, bat um das Patent eines preussischen Capitäns, um, durch diesen Character geschützt, in Hamburg sich aufhalten und dem Könige Rekruten liefern zu können.