<331> tout ce qu'on en prône à présent, ne sont que des ostentations pour en imposer, afin de me faire fléchir, pour leur demander peut-être la paix. Il faut que j'avoue que les affaires paraissent être bien brouillées et embarrassantes dans le moment présent; nonobstant cela, j'ai bonne espérance que dans le mois de mai bien des nuages s'éclairciront et que la face des affaires se tournera à notre faveur, pourvu que nous employons également la fermeté et la diligence qu'il faut pour nous entr'aider. Votre Altesse connaît les sentiments invariables d'estime, de considération et d'amitié avec lesquels je suis etc.

Federic.

Nach dem Concept.


8675. AU SECRÉTAIRE MICHELE A LONDRES.

Dresde, 2 mars 1757.

J'ai reçu les rapports que vous m'avez faits du 15 et du 18 du mois passé, par lesquels j'ai appris avec toute la satisfaction possible l'heureuse résolution que le Parlement a prise,1 sur le message que le Roi lui en a fait de vouloir soutenir les engagements que ce Prince a pris avec moi pour la sûreté de nos États et de l'Empire contre l'irruption des armées étrangères et pour le soutien de la cause commune. Sur quoi, vous n'oublierez pas de faire aux ministres anglais un compliment convenable de ma part.

Vous profiterez de l'occasion pour les informer, non seulement de ce que je vous ai marqué de nouvelles par ma lettre du 27 février,2 mais encore de ce que je viens d'apprendre tout nouvellement, savoir que les Français sollicitent auprès du duc de Mecklembourg-Schwerin, par un ministre qu'ils lui ont envoyé,3 afin qu'il consente que les Russes peuvent établir une place d'armes en sa ville de Rostock pour la flotte que ceux-ci iraient envoyer, au printemps qui vient, à la Baltique, et qu'encore, si l'on n'y mettait pas ordre, les Français pourraient bien effectuer en Suède qu'audit printemps il y eût un corps de 12,000 Suédois en Poméranie.4 Voilà de quoi vous devez faire usage auprès des ministres pour les persuader de la nécessité qu'il y aura de songer de bonne heure à envoyer une flotte anglaise,5 pour dissiper et faire échouer à la fois tous ces méchants desseins-là.

Au surplus, il est vrai que les circonstances présentes sont également embarrassantes à l'Angleterre comme à moi; mais pourvu que nous tenions ferme et fassions les efforts qu'il faut pour notre soutien commun, je suis fermement persuadé que tous ces nuages se dissiperont bientôt, et que l'Angleterre en retirera bien de la gloire et de l'avantage, au lieu que, si nous nous séparons ou que nous n'agissions que mollement, nous serons la victime de nos ennemis l'un après l'autre. Ce que je ne vous dis cependant que pour votre seule direction.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. Nr. 8674.

2 Vergl. Nr. 8661.

3 Champeaux. Vergl. S. 173. 197.

4 Vergl. S. 297.

5 Vergl. S. 305.