<355> des provisions de bouche dans le comté de Gera1 avec le moins d'éclat possible, et qu'il y fait envoyer des grains de Bohême, qu'il fait déposer dans le plat pays auprès des paysans, afin qu'on ne s'en aperçoive pas si tôt, ainsi qu'il est aisé de pénétrer où il en veut.

Au reste, si la nouvelle du maréchal de Lehwaldt se confirme, j'en aurai le cœur bien soulagé, et les choses sauraient prendre toute une autre face. Je suis, mon cher Maréchal, votre très affectionné roi

Le projet des Autrichiens est certainement de faire marcher par Erfurt un corps d'armée dans le Magdebourg, Browne avec la grosse armée doit marcher sur Dresde, et leurs canons de Prague doivent longer l'Elbe, pour que ces deux armées fassent le siège de Magdebourg; les Autrichiens ne garderont qu'une armée d'observation à Kœniggrætz. Si cela se confirme, je serai obligé de changer mes dispositions, pour opposer force à force et pour être faible du côté où l'est mon ennemi. Mais je vous avertirai à temps, et dès que cela sera nécessaire, pour que nous prenions nos mesures bonnes et justes; de cela dépendra tout.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


8707. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

Der Herzog Karl von Braunschweig schreibt, Braunschweig 4. März: „On m'écrit qu'il n'y a presque plus ou point du tout davantage d'espérance pour une augmentation de troupes en Hollande, où la France gagne de jour en jour par son argent le terrain que l'Angleterre y perd par sa conduite envers la République.“ 2

Der Herzog schreibt nach Briefen, die ihm aus Kurland zugegangen: „M. d'Apraxin a reçu avec les ordres sur son plan d'opération la permission de publier un manifeste3 dans son propre nom, qu'il agissait en qualité de général d'une armée auxiliaire, envoyée pour procurer satisfaction aux cours de Vienne et de Dresde; qu'il traiterait les pays de Sa Majesté Prussienne sur le même pied que Sa Majesté en avait agi et en agirait avec la Saxe, et que, tant que cette règle le permettrait, il ferait observer une discipline exacte à ses troupes. Ce dernier passage est presque contradictoire avec les menaces que les ministres russiens et même ceux de la France font,4 que les Tartares et autres troupes irrégulières ne laisseraient pas d'exercer les cruautés les plus énormes dans les pays de Sa Majesté Prussienne, pour venger, disent-ils, le roi-électeur de Saxe. On m'a dit qu'on dépeint ce pays auprès de l'Impératrice comme abîmé et traité de la façon la plus rigoureuse.“

Dresde, 10 mars 1757.

Monsieur mon Frère et Cousin. Je vous remercie de bien bon cœur des particularités dont vous m'avez bien voulu instruire par la lettre que vous m'avez écrite du 4 de ce mois. Elles ne sauraient que d'être intéressantes, à moins que la nouvelle fort importante qui m'est revenue depuis avant-hier, ne nous soit confirmée, savoir que



1 Vergl. S. 346.

2 Vergl. S. 236.

3 Vergl. S. 351.

4 Vergl. S. 301.