<365> témoigner toute ma reconnaissance! La crise où je me trouve, devient de jour en jour plus forte; la part que vous voulez prendre, Madame, à ce qui me regarde, m'oblige de vous confier que les ministres d'Hanovre méditent de conclure une neutralité avec les Français, et pour colorer une démarche aussi irrégulière, ils comptent de traîner tous leurs arrangements militaires, de sorte qu'il semble que la nécessité les oblige à prendre ce parti honteux. J'en ai écrit au roi d'Angleterre,1 et je suis sûr que ce Prince aura horreur d'une démarche si contraire à sa gloire et aux engagements solennels qu'il a contractés avec moi. J'attribue toute cette manigance à la faiblesse du ministère d'Hanovre, qui craint tout ce qui le fait sortir de sa routine ordinaire. N'attribuez, Madame, je vous en conjure, la part que je vous fais de mes inquiétudes, qu'à la grande confiance que vous m'avez inspirée en vous, et soyez persuadée que l'on ne saurait être ni avec plus de reconnaissance, ni avec une plus haute considération que je suis, Madame, de Votre Altesse Royale le fidèle cousin et frère

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.2 Die Ausfertigung im Königl. Hausarchiv im Haag eigenhändig.


8716. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A HANOVRE.

Dresde, 12 mars 1757.

J'ai reçu, avec votre lettre du 8 de ce mois, le rapport que vous m'avez fait au sujet de la commission dont vous êtes chargé.3 Vous avez agi en honnête homme et en fidèle serviteur de m'avoir informé naturellement des conjectures que la conduite du ministère d'Hanovre vous a fait faire par rapport à leur façon de penser et d'agir; et comme les moments sont trop critiques, pour que la dissimulation en ait lieu, j'ai pris la résolution de m'expliquer à ce sujet avec la cour de Londres,4 quoique avec toute la décence requise, afin de savoir où j'en serai à la fin, pour ne pas être pris tout-à-fait au dépourvu.

En attendant, vous continuerez de redresser ces ministres, autant qu'il sera possible, sur leur façon d'agir par des remontrances sages et modestes, en leur faisant entrevoir avec douceur le péril où ils se jettent eux-mêmes et les États d'Hanovre, et jusqu'où ils exposent les affaires et les véritables intérêts du Roi leur maître en agissant avec si peu de précaution et application pour prévenir leurs ennemis irréconciliables par une bonne défensive.

Vous leur insinuerez d'ailleurs que, pourvu qu'ils poussent incessamment une tête de leurs troupes à Lippstadt, Bielefeld et Her-



1 Vergl. Nr. 8713.

2 Nach der gleichlautenden Ausfertigung gedruckt von Ranke an dem oben S. 313 citirten Ort. S. 85 und Sämmtl. Werke XXIV, 218.

3 Vergl. Nt. 8711.

4 Vergl. Nr. 8713.