<384> devez cependant être bien sur vos gardes et ne perdre aucune occasion pour réveiller la cour où vous êtes là-dessus et sur les mauvaises suites, si cette cour se laissait induire de donner les mains à une neutralité trompeuse, vu que je suis informé de très bonnes mains et de façon à n'en pas douter que l'Impératrice-Reine a fait remettre au comte Dietrichstein1 15,000 ducats de Kremnitz en espèces, pour appuyer sa négociation d'une neutralité pour la Basse-Saxe.2

Je vous dois apprendre, d'ailleurs, que je viens de savoir de très bonne main qu'il y a depuis peu une nouvelle convention conclue entre les cours de Vienne et de Versailles, à laquelle les criailleries du roi de Pologne ont donné lieu,3 qui, pour se dédommager des pertes qu'il souffrait en Saxe, a prétendu de lui faire céder le pays de Clèves, d'autant plus que la Saxe avait déjà une vieille prétention là-dessus. Sur quoi, la cour de Vienne n'ayant point voulu goûter cette proposition, on en [est] convenu entre les deux cours par ladite convention que la cour de Vienne cèdera une partie de la Flandre autrichienne à la France en faveur de la conquête du pays de Clèves, que les Français doivent faire pour la maison d'Autriche, qui la gardera à perpétuité et se chargera à son tour de dédommager le roi de Pologne par le pays de Magdebourg, qu'on prendrait sur moi. Voilà une nouvelle au sujet de laquelle je serai bien aise que vous informiez les ministres de Danemark, de sorte qu'elle en parvienne par là publique.

Tout ce que vous saurez faire d'ailleurs, c'est d'inspirer bien de la jalousie et des soupçons à la cour où vous êtes sur les desseins de la Russie aux pays de Holstein et de Sleswig,4 malgré toutes les assurances qu'on lui donne à présent, pour l'endormir et la tromper à la suite. Souvenez-vous toujours de la duplicité que la cour de Vienne a fait paraître là-dessus par l'article secret du traité d'alliance avec la Russie de l'année 1746,5 que je vous ai fait communiquer, il y a quelques années. 6

Federic.

Nach dem Concept.


8741. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION COMTE DE SOLMS A STOCKHOLM.

Solms berichtet, Stockholm 4. März, der schwedische Kanzleipräsident Baron Höpken habe, in einer Unterredung vom 3. März, die Gründe erörtert, welche Schweden daran hinderten, auf dem Reichstage zu Regensburg der protestantischen Partei sich anzuschliessen: „La Suède doit ménager la France et la Russie, l'une à cause du bien qu'elle lui fait, et l'autre pour éviter le mal qu'elle peut lui faire; l'une et l'autre ayant pour le moment présent les mêmes intérêts, la Suède se mettrait entre deux chaises et courrait les mêmes risques que les parties intéressées mêmes . . Tout ce qu'on peut lui demander à la suite de sa déclaration [à la Diète], ce ne sera que le contingent pour la Poméranie, qui, si même on le triplait, ne ferait, pour le“



1 Vergl. S. 155. 1S7.

2 Vergl. S. 264. 372.

3 Vergl. Nr. 8739.

4 Vergl. S. 225; Bd. XI, 473.

5 Vergl. S. 125 Anm, 4.

6 Vergl. Bd. IX, 339. 362.