<385> total, point de changement, et, outre qu'il n'est pas à croire que l'armée de l'Empire pourra être mise si tôt en ordre pour agir, le baron Hœpken m'a promis très positivement que non seulement on serait ici le dernier à fournir le contingent, mais qu'on ne l'enverrait point aussi longtemps qu'il y aurait seulement un prince en Allemagne qui manquerait encore. La Suède, en remplissant ainsi ses devoirs les plus pressants, ne se laissera plus engager à rien après cela; elle satisfera les puissances que, par sa situation, elle doit ménager, et, restant secrètement amie de Votre Majesté, elle pourra Lui être utile dans la suite, par le crédit qu'elle se conservera auprès des cours ennemies, et qu'elle perdrait entièrement, en refusant de se déclarer en apparence contre Elle ... Il promet de communiquer fidèlement à Votre Majesté toutes les déclarations et projets dont les alliés feront part à sa cour, et il se flatte, pourvu que Votre Majesté veut Se fier à lui, d'être à même de parler de paix à la cour de France.“

Dresde, 18 mars 1757.

Votre rapport du 4 de ce mois m'est bien entré, et je suis très satisfait des sentiments que M. de Hœpken vous a déclarés. Vous lui en témoignerez quelque chose par un compliment poli et flatteur de ma part, en l'assurant du secret le plus religieux que je lui garderais sur toutes les ouvertures qu'il voudrait bien me faire.

Au reste, si vous pouviez faire en sorte que la Suède ne se décidât en rien par rapport aux troubles présents, mais que tout traînât jusque dans le mois de juin prochain, alors j'en serais tout-à-fait content.

Federic.

Nach dem Concept.


8742. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A HANOVRE.

Dresde,18 mars 1757.

J'ai appris avec bien de la satisfaction le prompt et soudain changement qu'il y a eu dans les propos que Münchhausen vous a tenus en dernier lieu,1 à raison de ceux que vous m'aviez appris auparavant,2 et que les choses ont pris là une toute autre tournure, que vos rapports me laissaient à peine souhaiter, ce que je puis cependant très bien concilier et pénétrer les raisons qui ont opéré un si prompt changement.3 Vous tâcherez de votre mieux d'entretenir et de fortifier ces gens-là dans ces sentiments, et leur direz mille politesses de ma part; mais ce que je souhaiterais surtout, c'est que vous sauriez, s'il est possible, leur



1 Münchhausen hatte am 13. März dem Grafen Schmettau die Versicherung ertheilt, die hannoversche Observationsarmee solle sich sofort versammeln, sobald die Franzosen Miene machten, den Rhein zu überschreiten. Man würde die preussischen Lande in Westphalen, ebensowohl gegen Oesterreicher wie gegen Franzosen, mit aller Macht vertheidigen. Die sechs preussischen Bataillone aus Wesel (vergl. S. 380) nehme man mit Dank an. Schmettau äussert in seinem Bericht, Hannover 14. März, zu diesem Entgegenkommen des Hannoveraners: „Selon mes petites lumières, il me paraît que M. de Münchhausen m'a fait cette confidence de son chef, sans le consentement des autres ministres . . . [mais] il est sûr qu'il ne m'a jamais parlé si clair, ni avec une telle cordialité que cette fois.“

2 Vergl. S. 358—360. 380.

3 Vergl. S. 305. 330.