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8327. AU LANDGRAVE DE HESSE-CASSEL A CASSEL.

Sedlitz, 13 novembre 1756.

Monsieur mon Cousin. Quand j'eus la satisfaction de recevoir la lettre que Votre Altesse m'a bien voulu faire du 5 de ce mois, j'étais précisément au point de Lui écrire ce que mon colonel de Lentulus, qui vint de retour de Londres, où je l'avais envoyé pour porter au roi de l'Angleterre la nouvelle de la bataille de Lobositz,1 m'avait rapporté du désir empressé que Sa Majesté Britannique lui avait marqué, pour que le Prince héréditaire, votre fils, soit retiré de Wésel dans la conjoncture présente, et je ne saurais dissimuler à Votre Altesse que ce m'était un sujet de satisfaction d'avoir déjà prévenu les souhaits du roi d'Angleterre à ce sujet.2 Comme, cependant, Votre Altesse vient de me mander par Sa lettre les raisons pourquoi Elle aimerait de voir plutôt retourner ce Prince à Berlin qu'à Cassel, Elle connaît mon inclination à Lui faire plaisir et combien les occasions me sont chères où je puis Lui prouver les sentiments sincères de mon cœur; mais je Lui laisse juger en même temps, si, pendant mon absence présente de Berlin et le grand vide qu'il y a maintenant de ce qu'on appelle gens de commerce, le Prince ne s'y ennuiera pas bientôt, pour vouloir me suivre encore cet hiver en Saxe, article qui, je l'avoue, m'embarrasserait infiniment, vu les circonstances de ce pays, et que la cour de la reine de Pologne continue également de résider à Dresde. J'abandonne ceci à la considération de Votre Altesse et si, pour des conséquences aisément à pénétrer, il ne conviendra pas mieux de retirer [ce Prince], conformément aux souhaits de Sa Majesté Britannique, de Wésel, pour le faire venir préalablement à Cassel pour y vivre sous les yeux de Votre [Altesse], tandis que les affaires de la conjoncture présente se seront un peu plus débrouillées de l'état incertain où elles flottent actuellement encore. Elle sera d'ailleurs assurée des sentiments de l'amitié cordiale et de la haute estime avec lesquels je suis à jamais, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse le bon cousin

Federic.

Nach dem Concept.


8328. AU GÉNÉRAL MAJOR PRINCE FRÉDÉRIC EUGÈNE DE WÜRTEMBERG A LANDSHUT.

Sedlitz, 13 novembre 1756.

Monsieur mon Cousin. Dès que je vous eus fait ma dernière lettre,3 je ne doutai pas un moment que vous ne vous acquittiez de ce que je vous avais demandé, avec ce zèle que je vous connais toujours pour tout ce qui regarde mes intérêts et ceux de votre maison.



1 Vergl. S. 38.

2 Vergl. Bd. XIII, 563.

3 Vergl. Nr. 8286.