<406> l'Angleterre et qu'il ferait marcher tout ce qui lui restait de troupes, jusqu'à en dégarnir [son propre pays] même, ainsi qu'il faut qu'il y ait du mal-entendu là-dessus. Et quant à son Prince héréditaire, qu'on souhaite qu'il fût rappelé,1 vous tâcherez de faire comprendre à Messieurs les ministres combien il me serait embarrassant d'appeler ce Prince auprès de mon armée, vu les griefs et les plaintes que cela m'attirerait de la part de mes vieux généraux, qui, après tous les services signalés qu'ils m'ont rendus, ne voudraient être sous les ordres de ce Prince; que, d'ailleurs, il serait extrêmement mortifiant pour ce Prince, s'il dût être rappelé d'un corps de troupes, où il avait commandé jusqu'à présent; mais qu'il y avait, au surplus, une circonstance qui méritait bien de la considération, savoir qu'en rebutant tout-à-fait ce Prince, il en arriverait que, tandis qu'on avait à craindre pour les jours de son digne père, vu son âge avancé et sa santé mal assurée, il se jetterait dans les bras de la France et retirerait tout ce qu'il y avait de troupes auxiliaires auprès de l'armée d'Hanovre, dès que son père aurait fermé les yeux. Que cette considération seule méritait qu'on eût un peu d'attention pour ce Prince, et qu'on le ménageât et flattait tant soit peu.

Federic.

Nach. Abschrift der Cabinetskanzlei.


8763. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Dresde, 23 mars 1757.

J'ai reçu le rapport que vous m'avez fait du 15 de ce mois, et c'est avec beaucoup de satisfaction que j'y ai vu la façon de penser obligeante et amiable avec laquelle pensent la Princesse Gouvernante aussi bien que le prince Louis à mon sujet,2 à qui vous ne manquerez pas de le témoigner par des compliments très obligeants de ma part, dès que vous trouverez l'occasion convenable pour vous en acquitter.

Au surplus, il. s'entend de soi-même que, quand vous aurez des nouvelles importantes et intéressantes à me mander qui ne vous reviennent qu'après le départ de la poste, il faudra que vous me les dépêchiez par des estafettes; auquel sujet il faut cependant observer que, dès que le lieutenant-général de la Motte avec la garnison sous ses ordres sera sorti de Wésel,3 il faudra que vous me fassiez passer vos dépêches par une autre route que celle de Wésel, pour me les faire parvenir en toute sûreté.4

Je suis très content des arrangements que vous avez pris par rapport à l'artillerie de Wésel.5 Vous savez déjà que je n'attends que l'estimation des frais pour la faire transporter ailleurs par Hambourg,



1 Vergl. S. 404.

2 Die Regentin und Prinz Ludwig von Braunschweig hatten dem preussischen Gesandten die Mittheilung aller Nachrichten in Aussicht gestellt, welche die von der holländischen Regierung an den Grenzen unterhaltenen Emissäre, besonders diejenigen bei dem französischen Heere (vergl. S. 348) einsenden würden.

3 Vergl. Nr. S765.

4 Vergl. S. 448.

5 Vergl. S. 379.