<420> mois, en me réservant de vous répondre encore de ma main propre sur plusieurs points que vous ne lirez que seul, et dont vous me garderez le plus grand secret, sans en laisser transpirer quelque chose. Je vous remercie des nouvelles que vous m'avez communiquées; autant que j'en comprends, je me persuade que l'ennemi n'a encore aucun autre dessein que défensif, quoique toujours je n'oserais pas m'y fier tout-à-fait. Je suis, mon cher Maréchal, votre très affectionné roi

Winterfeldt a un projet rempli de beaucoup de bonnes idées;1 j'y fais cependant toutes les difficultés, comme si je lui étais contraire, pour qu'il soit obligé de les lever. Après quoi je prendrai mon parti définitif, me préparant déjà d'avance aux mesures qu'il me faudra prendre, pour l'effectuer de mon côté. Le tout dépend du plus grand secret qu'il faut observer, car la moindre chose qui viendrait à transpirer, perdrait tout. Comme Platen2 vous informera de quoi il est question, je crains de confier la chose à la plume; mais vous me comprendrez sans doute, et vous jugerez facilement quelles doivent être les manœuvres auxquelles je me prépare. Quand vous m'écrirez sur cette matière, je vous conjure que ce soit en chiffre, pour plus de sûreté.

Je me réjouis beaucoup de ce que votre santé va en s'affermissant.3 Vous pouvez être persuadé que j'y prends une part véritable.

Mes nouvelles de France sont que la Pompadour branle au manche,4 que l'on désire la paix, et que l'envie de la rétablir est si grande que l'on pourrait peut-être faire des propositions aux Anglais. Cela est toujours très bon. Adieu, mon cher Maréchal, je vous embrasse de tout mon cœur.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


8778. AU FELD-MARÉCHAL COMTE DE SCHWERIN A NEISSE.

Schwerin berichtet, Neisse 24. mars 1757: „Sire. J'ai bien reçu la gracieuse lettre de Votre Majesté du 20 avec le projet y joint des plans d'opérations5 que les ennemis auront fait ou pourraient faire pour la campagne prochaine, contenant quatre articles différents et les mesures à prendre, pour en empêcher l'exécution, ainsi que suit.

1.

Je remarque dans l'exécution de ce premier article bien des difficultés de part et d'autre. Quant à ce qui regarde l'opération française, je doute que jamais la France veuille exposer un corps de 30,000 hommes de ses troupes et les joindre à an aussi misérable corps de troupes comme celles de l'Empire, outre les difficultés que toute cette armée rassemblée trouvera pour subsister dans sa marche.

Les 40.000 hommes que Votre Majesté leur opposerait, les battraient sûrement, mais où trouver assez de charrois pour traîner après eux le pain pour sept semaines, et d'où nourrir S7 escadrons avec tous les autres chevaux d'équipage, d'artillerie etc.?



1 Vergl. Nr. 8757. S775.

2 Vergl. S. 419.

3 Vergl. S. 391.

4 Vergl. Nr. 8785.

5 Nr. 8751.