<429> est si alarmée qu'elle craint qu'on ne puisse faire de chez nous le premier pas vers l'Angleterre; elle emploie le vert et le sec, pour parer ce coup, qui néanmoins est très possible.“

Lockwitz, près de Dresde, 27 mars 1757.

Monsieur mon Frère et Cousin. Quoique toutes les lettres que vous prenez la peine de m'écrire, me causent toujours infiniment de la satisfaction, il faut cependant que j'avoue que celle que vous m'avez faite du 18 de ce mois, a opéré sur moi la satisfaction la plus achevée, par les bonnes nouvelles dont vous avez bien voulu faire part. Je souhaite que Votre Altesse en ait la bonne continuation, en attendant que je La prie d'être assurée de ma reconnaissance parfaite au sujet des présentes. Elle verra que, pourvu que les évènements nous secondent et que nous restions fermes, alors toutes ces apparences dangereuses et ces noirs complots qu'on a tramés sur mon sujet, se dissiperont, et que nous sortirons encore avec gloire et dignité de toutes ces affaires. Votre Altesse agréera les sentiments de cœur avec lesquels je suis toujours, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Altesse le bon frère et cousin

Federic.

Nach dem Concept.


8786. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE DE SCHMETTAU A HANOVRE.

Lockwitz, 27 mars 1757.

La dépêche que vous m'avez faite du 23 de ce mois, m'a été fidèlement rendue; par laquelle j'ai appris avec satisfaction ce que M. de Münchhausen vous a dit au sujet des dépêches qu'un courrier1 nouvellement arrivé de Londres a apportées au ministère d'Hanovre. Je souhaite seulement que tout se confirme par l'effet, et qu'il n'y ait plus de variation. Pour ce qui regarde quelque corps de hussards2 que le roi d'Angleterre souhaite qu'il fût fourni de ma part au corps d'armée d'Hanovre, vous savez trop les raisons, et j'espère que vous en aurez convaincu M. de Münchhausen, que ce n'est point la bonne volonté, mais l'impossibilité même qui s'oppose à ce que je ne puis pas présentement me prêter à ce que Sa Majesté Britannique désire à ce sujet de moi. Vous insinuerez cependant au baron de Münchhausen que, pourvu qu'on prenne quelque patience encore, je pourrais avoir en quelque temps les bras plus libres, pour agir alors avec plus de vigueur en leur faveur et pour les soutenir; mais que ce qu'il me paraît plus nécessaire et convenable dans le moment présent, c'était qu'on saurait faire en sorte qu'il fût joint à l'armée d'Hanovre 3 ou 4000 de la cavalerie anglaise,3 ce qui donnerait absolument la supériorité à cette armée à celle de France. Au surplus, j'ai mes raisons pour présumer que, malgré tous les bruits



1 Der Kurier aus London hatte den Befehl überbracht, dass alle hannoverschen Regimenter an der Weser zusammengezogen werden sollten.

2 Vergl. S. 276. 348.

3 Vergl. S. 386. 397.