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8825. AU FELD-MARÉCHAL COMTE DE SCHWERIN A NEISSE.

Lockwitz, 7 avril 1757.1

Mon cher Maréchal. J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite du 4 de ce mois. La révolte de quelques-uns des nouveaux régiments saxons2 ne nous portera pas autant de préjudice que vous le paraissez craindre; dès que l'échange d'une partie de ces gens avec ceux des autres régiments sera fait, ils feront bien, aussi n'en suis-je à présent plus en peine, après que l'échange a été faite ici et qu'il n'y a qu'une couple de régiments à arranger encore. Je vous ai déjà marqué par ma lettre du 43 le nombre des bataillons que vous en aurez encore, et que je serai obligé de faire escorter à Liegnitz, où ils seront au temps que je vous ai nommé; si vous chargez le général major de Kreytzen pour en faire la répartition, tout ira bien avec eux.

Jusqu'à présent, notre affaire secrète prend un pli admirable. Après que nous avons fait courir le bruit comme si nous avions le dessein d'assiéger Eger, le maréchal Browne y est accouru lui-même avec deux régiments de cavalerie. Le prince Maurice fera le 10 de ce mois quelque irruption de son côté dans le pays ennemi4 et disposera tant d'histoires que j'espère que nous amuserons là M. de Browne jusqu'au 15 de ce mois. Vous savez que, le général commandant en chef étant éloigné des lieux où les vrais coups sont portés, plus ses ordres tardent d'y arriver, plus la confusion augmente; ainsi qu'il y a la plus belle apparence que notre dessein réussira au mieux. J'espère que nous nous verrons et nous parlerons à Leitmeritz, où j'amènerai les pontons, de sorte que vous ne vous en mettrez pas en peine d'en conduire là.

Les Français sont actuellement entrés en mes provinces de Gueldre et de Clèves avec quelque petit corps de troupes.5 Leur grande armée ne s'assemblera qu'au mois de mai auprès de Neuss, où elle campera.

Quant aux Russes, s'ils tirent encore de notre côté, ils ne sauront le faire qu'au mois de juillet ou d'août, manquant encore de chevaux, d'armes et de 23,000 recrues, pour composer alors une armée de 65 à 70,000 hommes, outre qu'il y a beaucoup de bisbille entre le ministre autrichien6 et le ministère de Russie.7 Je suis, mon cher Maréchal, votre très affectionné roi

Federic.

Nach der Aasfertigung,



1 Im Concept ist das Schreiben unrichtig vom 6. April datirt.

2 Vergl. S. 450.

3 Nr. 8817.

4 Vergl. S. 423. 458. 483.

5 Vergl. S. 462. 465.

6 Esterhazy.

7 Vergl. Nr. 8829. 8830.