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intentions du ministère de France vis-à-vis de moi relativement à la cour de Vienne, ne cadrait point avec les procédés qu'il tenait envers moi, la tour de France venant de rappeler en dernier lieu son ministre, le marquis de Valory, de ma cour,1 sous un prétexte très léger et même mal fondé, duquel mon département des affaires étrangères a ordre de vous instruire tout au long,2 et que par là je m'étais vu obligé de rappeler à mon tour mon ministre en France, le baron de Knyphausen, de façon que, si ce devait être là un jeu que la France était intentionnée de cacher aux Autrichiens, lui, baron de Hœpken, ne disconviendrait pas qu'il ne fût un peu fort, et c'est là sur quoi je vous recommande extrêmement de bien sonder et pénétrer ledit baron de Hœpken, pour m'en faire votre rapport.

Federic.

Nach dem Concept.


8280. AU FELD-MARÉCHAL COMTE DE RUTOWSKI A DRESDE.

Sedlitz, 1er novembre 1756.

Monsieur le comte de Rutowski Je viens de recevoir la lettre que vous avez voulu me faire le 31 du passé, et, très convaincu de vos sentiments d'honneur et de droiture, je suis bien éloigné de vous soupçonner d'aucune contravention contre la capitulation, et vous pouvez être assuré que je vous traiterai toujours et tous les autres braves généraux saxons avec cette considération et cette bonté à laquelle mon inclination me porte naturellement. Mais je [suis] d'autant plus fâché d'être obligé de vous dire que plusieurs d'entre les officiers généraux saxons n'ont point hésité de s'écarter, peut-être par un faux principe, de cette bonne foi que la capitulation faite demandait, en commettant plusieurs contraventions contre leurs engagements. Je n'ignore pas que plusieurs d'entre eux ont non seulement écarté des soldats prisonniers de guerre, sous prétexte de commandos auprès des bagages, mais encore fait débaucher beaucoup d'autres de ces soldats prisonniers par des officiers apostés pour les faire déserter et se rendre en Bohême à Eger, où on les recevait pour en former de nouveaux régiments saxons. Si donc je commence à agir avec sévérité contre les généraux et officiers, ce n'est que conformément au droit établi en pareils cas contre des gens qui abusent de ma bonté et agissent directement contre leur parole d'honneur, la bonne foi et la capitulation, et je ne puis m'empêcher de vous déclarer que, si les officiers saxons ne se conduisent pas conformément à la bonne foi et ce que leur devoir de prisonniers de guerre exige d'eux, je me verrais obligé de prendre des mesures à leur égard pour les faire contenir dans leur devoir. Je suis trop assuré de vos sentiments et de vos lumières, pour ne pas me persuader de votre approbation dans cette occasion, ou les gens d'honneur ne seront pas



1 Vergl. Bd. XIII, 583.

2 Vergl. Bd. XIII, 587 Anm. 5.