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Lettre du Comte de Podewils au Duc de Nivernois.1

Le Roi, ayant été informé que l'on débitait à Paris toute sorte d'histoires sur son compte, en a été vivement affecté. Il est revenu entre autres à Sa Majesté qu'on lui faisait tenir toute sorte de propos indécents sur le sujet du roi de France et de la nation, dont la platitude et la grossièreté qui L'ont révoltée, lui ont fait connaître de quel endroit ils partaient. Sa Majesté s'est toujours comportée de manière que dans le fort de la guerre même elle n'a jamais tenu des discours offensants, ni fait imprimer des choses indécentes contre la reine de Hongrie et l'Empereur, ses plus implacables ennemis. Une union de 16 années avait cimenté les sentiments de la plus haute estime que Sa Majesté avait de tout temps pour le Roi Très Chrétien; le Roi a considéré le roi de France comme son meilleur allié et n'a jamais ni écrit ni dit de ce prince respectable que des choses qu'il pouvait entendre lui-même. Le Roi provoque sur cela votre propre témoignage comme quoi il a joint sa voix à tant d'autres pour immortaliser les grandes actions de ce Prince.

Je vous prie donc de vouloir donner un démenti formel à tous ces bruits injurieux à son honneur et d'assurer en son nom à qui voudra l'entendre, qu'il défie tout l'univers de fournir les preuves des calomnies dont on le charge. Sa Majesté vous assure, quand même ses anciens alliés se joindraient à ses ennemis, qu'en se défendant contre tous ceux qui l'attaqueraient aussi injustement, le Roi ne perdra jamais les sentiments de considération pour le Roi Très Chrétien, et qu'il conservera pour la nation les dispositions qu'un amant a envers une maîtresse qui lui est devenue infidèle.

Cela dit, le Roi laisse le champ libre à la malice et à la noirceur de ses ennemis; il ne répondra ni à leurs mensonges, ni à leurs calomnies, persuadé que la calomnie ne dure qu'un temps et que la vérité dure toujours.

Après m'être acquitté des ordres du Roi, vous voudrez bien qu'en mon particulier j'embrasse cette occasion avec empressement pour vous renouveler les assurances etc.

Das Schreiben Eichels nach der Ausfertigung ; die Beilage nach dem eigenhändigen Concept des Königs.


8357. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON WINTERFELDT IN LANDSHUT.

[Dresden,] 22. [November 1756].2

Ich habe Seinen Brief wohl erhalten wegen der Postirung der Husaren, welche ich ganz approbire. Diesen Winter wird nichts passiren,



1 Vergl. Bd. XI, 480; XII, 507.

2 Von Preuss, Friedrich der Grosse, Urkundenbuch, Th. V, S. 34, fälschlich vom December 1756 datirt.