8316. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

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Michell berichtet, London 29. October: „Les brouilleries intérieures dont j'ai eu l'honneur de faire mention par mes dépêches précédentes,30-2 subsistent encore; mais, suivant toutes les apparences, on saura bientôt à quoi s'en tenir làdessus, et, en attendant, il paraît décidé que le duc de Newcastle ne pourra plus se soutenir en place. Ce premier ministre l'a même déjà fait connaître au Roi, à qui il a représenté que, vu l'impossibilité où il était de former une administration solide et de remplacer le chevalier Fox par quelque autre personne qui pût être capable de diriger la Chambre des Communes et d'y conserver une majorité assurée en faveur de la cour, il se voyait obligé de se retirer. Le Roi, voyant donc qu'il ne pouvait plus conserver le duc de Newcastle, sans courir trop de risques, s'est déterminé à mettre le chevalier Fox à la tête de son conseil. C'est là tout ce qui a été résolu jusqu'ici.

Sedlitz, 9 novembre 1756.

Vos dépêches du 19, 26 et 29 d'octobre dernier me sont successivement parvenues, et je suis fort fâché du changement qui vient d'arriver dans le ministère d'Angleterre, qui ne saurait convenir à la conjoncture présente des affaires, vu qu'outre qu'il est à craindre que pareil changement ne soit réitéré par la suite, les intrigues n'occupent la plus grande attention des ministres, et que par là les affaires étrangères ne soient, sinon oubliées entièrement, du moins traitées froidement pendant un temps où elles se trouvent dans une crise qui demande l'attention la plus suivie et les moyens les plus vi

Au surplus, quoiqu'on continue toujours ici à ne pas songer aux affaires étrangères dans le moment présent, le Roi a cependant résolu de renvoyer incessamment les troupes hanovriennes et hessoises.31-1 Le baron de Münchhausen me le déclara hier, en me priant de le mander à Votre Majesté et de Lui témoigner en même temps que Sa Majesté Britannique verrait avec plaisir qu'Elle permît aux Hessois de traverser Ses Etats d'Ostfrise dans lesquels on avait dessein de les faire débarquer, vu la mauvaise situation où se trouvaient les Etats d'Hanovre et les environs par les inondations qui y étaient arrivées en dernier lieu.“

goureux, afin que les moments si précieux pour le rétablissement des affaires ne se perdent pas, sans qu'on puisse les retrouver en suite.

Je vous dis tout ceci pour votre direction, dont vous ferez usage en votre particulier avec grande prudence, et vous vous en servirez comme d'un aiguillon pour exciter adroitement le ministère britannique de donner une grande attention aux affaires du dehors, pendant ces moments les plus critiques où elles se trouvent à présent.

Pour ce qui concerne le désir du roi d'Angleterre de pouvoir faire marcher les troupes hessoises par ma principauté d'Ostfrise, j'y consens avec plaisir, et j'ai déjà donné là-dessus mes ordres en conséquence à la chambre de guerre et de domaines à Aurich.31-2

Au surplus, je me flatte que la lettre que j'ai écrite à Sa Majesté Britannique, et que je vous ai adressée en date du 7 de ce mois,31-3 aura un bon effet et contribuera à encourager les affaires, et quant à vous, vous saisirez toutes les occasions qui s'y présenteront, pour recommander extrêmement la nécessité qu'il y a d'assembler une armée en Allemagne à l'approche du printemps prochain qui puisse s'y faire respecter, m'ayant été mandé pour très sûr qu'il y avait présentement un plan arrêté en France31-4 selon lequel on y avait résolu de commencer les opérations au mois de mars prochain avec une armée de 50,000 hommes de troupes françaises contre mes États de Clèves et de Westphalie, pour pénétrer ensuite dans ceux d'Hanovre, les instructions du comte d'Estrées portant de régler en conséquence un concert à son arrivée à Vienne et d'insister absolument sur ce plan d'opération vis-à-vis de la cour de Vienne, lequel avis j'ai fait lire ici en original au sieur Mitchell.31-5 Il est ainsi de la dernière nécessité que la cour et le ministère de Londres pensent bien sérieusement aux affaires d'Allemagne; sur quoi, vous ne manquerez pas non plus de faire des représentations bien graves au ministre hanovrien, le baron de Münchhausen.

Federic.

Nach dem Concept.

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30-2 Gemeint ist der Bericht vom 22. October, der jedoch dem Könige erst später zugekommen, wenigstens erst später von ihm beantwortet worden ist (vergl. Nr. 8326). Ein Praesentatumvermerk ist nicht vorhanden. Von den Differenzen hatte der König bereits durch Lentulus (vergl. S. 34) erfahren.

31-1 Vergl. S. 56. 64; Bd. XIII, 491.

31-2 D. d. Sedlitz 9. November.

31-3 In der Vorlage: 8 de ce mois. Vergl. Nr. 8302.

31-4 Vergl. Nr. 8315.

31-5 Vergl. S. 27.