8320. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

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Häseler berichtet, Kopenhagen 2. November: „Il a couru un bruit que l'impératrice de Russie était morte,34-1 ce qui m'a donné lieu d'approfondir ce que les dernières lettres de ce pays-là ont apporté. L'Impératrice a paru encore en public. Cependant, on regarde sa mort comme assez prochaine, que cette cour-ci envisage comme de la dernière conséquence pour elle. Il paraît qu'elle s'attende à une révolution en faveur du prince Iwan. On prétend que le grandchancelier Bestushew est tout-à-fait dans les intérêts de ce Prince, et qu'il prend ses mesures pour le faire parvenir au trône. On le désire ardemment ici, et l'avènement du grand-duc de Russie au trône de cet empire en fournit un motif de plus pour cette cour-ci. On m'a voulu assurer encore que les dernières lettres de Pétersbourg ne disent rien de la marche des troupes russiennes; ce qui confirme

Sedlitz,11 novembre 1756.

Je vous fais cette dépêche pour vous dire que, le ministère anglais m'ayant fait témoigner combien le Roi leur maître souhaitait de prendre des liaisons avec le roi de Danemark34-2 par un traité d'alliance et de rétablir par là cette heureuse union et étroite intelligence qui avait régné autrefois entre les deux couronnes,34-3 et que Sa Majesté Britannique désirait fort que j'en fisse faire la première ouverture au ministère de Danemark; mon intention est que vous devez vous y conformer et faire en conséquence l'ouverture au comte de Moltke et d'ailleurs à ceux des

les ministres danois dans le sentiment qu'il n'en sera pas question, au moins cet hiver, et qu'en attendant Votre Majesté aura fait avec la maison d'Autriche. On paraît persuadé aussi que la France ne fera marcher son corps de troupes auxiliaires. Le grand-maréchal Moltke a même voulu m'assurer qu'elle n'avait fait faire ici aucune positive déclaration contre Votre Majesté, et j'ai trouvé ce ministre en général dans la persuasion que les liaisons présentes de Votre Majesté avec l'Angleterre ne seront pas de durée, et qu'on en reviendra en peu au système précédent.“

ministres danois où vous croyez qu'il convient, en l'accompagnant de vos réflexions sur la nécessité et sur l'utilité de ces liaisons dans la conjoncture présente, afin de les sonder préalablement sur les intentions de leur cour à ce sujet, dont vous ne manquerez pas de me faire ensuite votre rapport exact.

Federic.

 

P. S.

12 novembre 1756.

J'ai été bien aise d'apprendre les nouvelles que vous m'avez marquées par votre rapport du 2 de ce mois. Vous prêterez principalement votre attention sur celles de Russie et m'informerez de tout ce qui vous en reviendra. Au surplus, vous pourrez bien détromper le ministère danois de la fausse opinion où il est, que mes liaisons présentes avec l'Angleterre ne seraient pas de durée, et vous devez l'assurer du contraire, en leur protestant que j'étais fermement résolu de ne jamais abandonner le système de l'Angleterre.

Nach dem Concept.



34-1 Vergl. S. 49.

34-2 Dieser Wunsch des Königs von England war Friedrich II. durch den mit der Kunde der Lobositzer Schlacht nach London entsandten Oberst Lentulus (vergl. S. 38) bei der Rückkehr desselben mündlich überbracht worden. Lentulus hatte zugleich dem Könige das erneute Gesuch König Georg's, den Prinzen Ferdinand von Braunschweig an die Spitze der hannoverschen Armée zu stellen (vergl. Bd. XIII, 609), vorgetragen: „The King of Prussia said, with all his heart and that he would think of somebody of more expérience to be along with him (perhaps lieutenant-general Schmettau), but the King of Prussia added, I still think Prince Lewis of Brunswick the fittest person to command that army (vergl. Bd. XIII, 609).'' Diese ganze Audienz des Obersten Lentulus fand in Gegenwart Mitchell's statt. [Nach dem Bericht Mitchell's an Holdernesse, Dresden 17. November (very secret) London, Public Record Office. Prussia vol. 88.]

34-3 König Christian VI. hatte am 9. September 1734 einen Allianzvertrag mit Grossbritannien geschlossen; Rousset, Supplement au corps universel diplomatique II. p. II, 498; Martens, Guide diplomatique I, 569.