8483. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

Herzog Karl von Braunschweig giebt dem Könige, Braunschweig 24. December, Nachricht von der Ankunft des französischen Gesandten an dem niedersächsischen Kreise, Levesque de Champeaux,173-1 in Braunschweig: „Il m'a présenté . . . hier une lettre par laquelle son maître accrédite les propositions qu'il ferait de sa part. Elles se réduisent à ce que Sa Majesté Très Chrétienne, ayant à cœur la liberté germanique et la constitution de l'Empire fondée sur la paix de Westphalie, dont Elle était garante, n'avait pu qu'être sensible aux malheurs qui nous menaçaient par l'interruption de cette paix; qu'ayant concerté avec Sa Majesté l'Impératrice-Reine les mesures qu'on jugeait les plus convenables pour procurer à Sa Majesté le roi de Pologne une satisfaction entière pour toutes ses pertes et dommages, de même qu'à Sa Majesté Impériale et Royale; Elle souhaitait de me voir disposé pour mon propre bien et avantage, de ne me pas trouver opposé à ce but salutaire. Qu'on ne prétendait de moi que

1° De ne prêter aucun secours ni à Votre Majesté ni au roi d'Angleterre, électeur d'Hanovre;

2° De ne pas traverser ni directement ni indirectement les opérations concertées pour le bien de l'Empire;

3° De ne pas donner dans le piège de croire que la religion protestante ou le système de l'Empire était en danger, Sa Majesté Très Chrétienne assurant de la manière la plus solennelle que la gloire de Sa couronne et Ses justes et véritables intérêts ne lui permettraient jamais de prêter la main pour que la moindre atteinte soit portée contre aucune sanction de la paix de Westphalie.“

Der Herzog erörtert die Antwort, welche er dem französischen Gesandten zu ertheilen gedenke; und meldet dem Könige dann weiter: „Par une estafette de Ratisbonne, arrivée la nuit passée, je viens de recevoir la nouvelle que le ministre de Bavière173-2 a laissé entrevoir par ses discours que son instruction portait de voter à un déhortatoire de l'Empire uniquement à Votre Majesté et point à l'Impératrice-Reine. Il n'est que trop palpable que par cette démarche on vise à faire regarder Votre Majesté pour agresseur et frayer par là le chemin, par la formalité d'un déhortatoire, aux procédures de Sa Majesté l'Empereur et d'y envelopper tous ceux qui nont pas plié jusqu'ici. Je fais instruire mon ministre à Ratisbonne173-3 de s'y opposer conjointement avec les autres. Il n'est cependant que trop vrai que, comme Votre Majesté daigne le remarquer,173-4 Sa Majesté le roi d'Angleterre et électeur d'Hanovre laisse trop longtemps attendre sa résolution. Holdernesse a écrit à la Haye que le nouveau ministre Pitt ne pourrait pas délaisser la cause de l'Allemagne; mais Dieu sait quand on mettra là-bas la main à l'œuvre, pendant que les ministres de France protestent que leur maître enverra un corps d'armée joindre les Autrichiens en Bohême, et un autre sur le Bas-Rhin et encore plus outre. C'est Votre Majesté qui dans toutes ces circonstances fait mon unique espérance . . .“

Dresde, 28 décembre 1756.

Monsieur mon Frère et Cousin. Je ne puis assez exprimer les sentiments de la reconnaissance la plus parfaite que j'ai de [la] confidente communication que vous avez bien voulu me faire de tout ce que le sieur de Champeaux vous a proposé de la part de la cour de France. Je ne m'en suis point étonné, sachant combien la France se laisse mener aveuglément dans le moment présent aux inspirations des cours de Vienne et de Saxe, jusqu'à se laisser aller sans aucun juste<174> motif à des démarches diamétralement contraires à ses intérêts les plus essentiels. Il faut espérer cependant que le bandeau fatal lui tombera et qu'en attendant les bons patriotes ne se laisseront éblouir ni par ses menaces ni par les promesses emmiellées que le parti autrichien et le saxon lui ont dictées, pour couvrir par là l'injustice de leurs procédés à mon égard et pour en divertir l'attention du public par des fauxfuyants. Pour moi, j'attendrai avec fermeté tout ce que la Providence en disposera,174-1 et à moins que je ne me trouverai entièrement abandonné, j'espère que la scène se pourra bientôt changer.

Quant à la réponse à donner de Votre Altesse au susdit ministre, je crois qu'il conviendra de la lui donner en termes tout-à-fait vagues et de n'y mêler rien qui saurait à la suite gêner Votre Altesse; une défaite, d'avoir tout lieu de délibérer mûrement sur une affaire d'une telle importance et d'une si grande conséquence pour tout le système de l'Empire, me paraît être suffisante pour se débarrasser du ministre français.

Autant que je comprends des affaires de la Diète de Ratisbonne, il sera libre à la Bavière d'y voter à son gré, mais il ne me paraît pas que les autres co-États soient obligés de se conformer aux sentiments d'un prince [qui,] mal mené à présent, se ressentira toujours le premier des hauteurs insupportables des ministres de Vienne, ni de suivre aveuglément les sentiments que les Autrichiens voudront leur dicter; sans quoi toute prérogative des États de donner librement leurs voix cesserait, et on ne saurait plus regarder la Diète que comme une assemblée des États d'Allemagne pour entendre publier les résolutions despotiques de la cour de Vienne. Pour Votre Altesse, je suis assuré qu'Elle restera toujours à Ses sentiments patriotiques, et comme les troupes d'Hanovre commencent d'arriver de l'Angleterre,174-2 qui seront bientôt suivies de celles de Hesse, j'espère que l'Hanovre se ranimera, et quoique malheureusement les dissensions qui ont troublé l'Angleterre,174-3 ont mis des empêchements à songer efficacement aux affaires du continent, j'ai cependant tant poussé auprès du roi d'Angleterre174-4 que je me persuade qu'on travaillera à présent avec plus d'empressement à prendre et concerter des mesures vigoureuses. Je suis à jamais avec toute la considération possible et avec une amitié sans bornes, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Altesse etc.

Federic.

Nach dem Concept.



173-1 Vergl. Bd. XI, 460.

173-2 Heinrich Joseph Baron von Schneidt.

173-3 Christian Friedrich Freiherr von Kniestedt.

173-4 Vergl. Nr. 8423.

174-1 Vergl. S. 9S.

174-2 Vergl. S. 148.

174-3 Vergl. S. 81.

174-4 Vergl. S. 167.