8550. AU LANDGRAVE DE HESSE-CASSEL A CASSEL.

Dresde, 22 janvier 1757.

Monsieur mon Cousin. J'ai reçu la lettre qu'il a plu à Votre Altesse de me faire le 18 de ce mois. Elle peut être très persuadée que, toujours rempli de la meilleure volonté pour Votre Altesse, je chéris extrêmement toutes les occasions où je L'en puis convaincre, autant que j'aurai les moyens en mains de le faire. Mais, dans le cas présent, je supplie Votre Altesse de vouloir bien considérer que je n'ai condescendu à me charger du Prince héréditaire que simplement par amitié et pour complaire à Votre Altesse,219-1 et, quelque forte que soit encore mon envie à L'obliger, Votre Altesse reconnaîtra cependant combien il m'est impossible dans ces moments extrêmement critiques, où il ne s'agit pas moins que du salut de tous mes États, de confier au Prince quelque commandement auprès de mes armées, soit ici soit ailleurs. Les circonstances sont trop scabreuses, il ne me faut que des généraux sut la prudence et l'expérience consommée dans l'art militaire desquels je puisse me reposer entièrement, et, une faute faite dans ces moments critiques, il serait difficile, pour ne pas dir.e impossible, de m'en relever.

Je connais trop l'étendue de l'amitié de Votre Altesse pour moi, et je ne doute pas en conséquence que Votre Altesse ne veuille point que j'expose mes affaires au hasard de quelque fausse démarche d'un général qui, avec toute la bonne volonté et la bravoure, pourrait manquer faute d'expérience, et ainsi je me flatte qu'il plaira à Votre Altesse de me dispenser pour cette fois-ci de Sa demande.

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Je crois, au surplus, que rien n'empêchera que le Prince ne puisse continuer ses fonctions à Wésel,220-1 vu que je viens d'avoir des avis qui veulent que la France pourrait bien suspendre son projet d'opération sur le pays de Clèves, du moins pour l'année présente,220-2 et je crois d'ailleurs de trouver assez de secours auprès de mes alliés pour garantir Wésel de toute insulte. Je suis avec les sentiments de la plus haute estime et la considération la plus parfaite etc.

Federic.220-3

Nach dem Concept.



219-1 Vergl. Bd. XII, 370.

220-1 Vergl. S. 40.

220-2 Vergl. S. 212.

220-3 In gleichem Sinne schreibt der König über dieselben Angelegenheiten am 20. Januar an den preussischen Minister von Borcke, der früher in hessischen Diensten gestanden hatte, und mehrfach als Vertrauensperson des Landgrafen in den Verhandlungen desselben mit Friedrich II. verwandt wurde Vergl. Bd. XII, 366. 368. 372. 421.