8571. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

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Hellen berichtet, Haag 21. Januar: „Quant à la proposition à faire à la République de mettre garnison à Wésel,235-3 j'ose assurer Votre Majesté en qualité de fidèle et de zélé serviteur que je ne crois nullement convenable pour Son service d'en faire usage pour le moment présent, et qu'il vaudrait mieux d'attendre jusqu'à ce qu'on voie si l'on voudra faire l'augmentation des troupes235-4 . . . Pour ce qui est de la nouvelle demande que Votre Majesté me fait,235-5 si l'État voudrait accorder le passage à Son artillerie ou la prendre en dépôt, supposé qu'Elle jugeât à propos de la retirer de Wésel et la faire transporter par ce pays-ci ailleurs, j'aurai 1 honneur de Lui dire que je n'y vois pas la moindre difficulté, d'autant qu'Elle peut demander le passage haut à la main, étant en possession de faire passer ici Ses munitions de guerre,235-6 et que l'État ne l'a jamais refusé jusqu'à présent. Il faut cependant que j'ajoute avec la franchise d un fidèle serviteur qu'il conviendrait de faire précéder cette demande de la resti

Dresde, 28 janvier 1757.

J'ai bien reçu le rapport que vous m'avez fait du 21 de ce mois, et vous sais parfaitement gré de ce que vous m'avez marqué votre sentiment que je vous avais demandé sur quelques points, tout naturellement, et selon que vous connaissez la façon de penser des gens auprès desquelles vous êtes, Je suis surtout bien aise que vous m'ayez fait souvenir du différend qu'il y a eu entre mon granddirectoire des finances et le ministre de la République, par rapport à une certaine somme déposée aux bureaux de la Meuse, à l'égard d'un transport d'artillerie que les États firent faire par eau, il y a quelque temps, à Mastricht et à

tution du restant d'une certaine somme, déposée aux bureaux de la Meuse, que le grand-directoire de Votre Majesté, sur des motifs dont on ne reconnaît nullement la solidité ici, a jugé à propos de retenir, il y a quelque temps, à !a République d'un transport d'artillerie qu'elle fit transporter par eau à Namur et Mastricht, somme que le comte Gronsfeld a eu ordre réitéré de réclamer, et sur laquelle on m'a fait encore de nouvelles instances à l'occasion de la décharge des droits d'entrée et de sortie des effets sauvés du pays de Clèves, qu'on m'a accordée avec tant de facilité . . . La saisie inattendue de la somme en question a fait et fait encore crier beaucoup.“236-1

Namur, dispute à laquelle je n'ai jamais pris goût, mais [que] j'avais abandonnée à mes ministres pour la démêler, mais au sujet de laquelle je viens à présent de donner de mon propre mouvement un ordre positif audit grand-directoire, pour qu'on doit sans plus de délai ni contradiction rendre l'argent déposé aux bureaux de la Meuse à la République; ce que vous pou vez aussi déclarer d'abord là où il le faut, en faisant cependant valoir cette complaisance de ma part. Au surplus, je ne manquerai pas de faire bon usage de ce que vous me marquez sur ces sujets, dès que je prendrai une résolution positive là-dessus.

J'ai été bien fâché d'apprendre que les nouvelles instructions que le sieur de Yorke a reçues de sa cour, n'ont point été aussi détaillées qu'il le fallait, pour composer les différends avec la République,236-2 et je viens de renouveler mes ordres au sieur Michell à Londres236-3 de représenter au ministère les grands inconvénients qui en résultent, et que, dans la situation présente des affaires, l'on devrait avoir plus de ménagement pour la République, pour ne pas la pousser gratuitement à bout et se la rendre ennemie.

Quant à l'affaire de l'augmentation,236-4 je me remets sur votre zèle pour les intérêts de la cause commune et sur votre prudence, pour ne pas perdre les occasions favorables de la faire réussir, malgré les difficultés à surmonter, vu qu'il s'y agit principalement de la conservation de la République même, de sa constitution, de sa liberté et de celle de la religion.

Voici236-5 la copie d'un ordre que je viens de donner à mon granddirectoire à Berlin pour finir une bonne fois les tracasseries qu'il y a entre lui et le ministre de la République à Berlin, touchant une somme en argent déposée à mes bureaux de la Meuse.

Federic.

Nach dem Concept.

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235-3 Vergl. Nr. 8460.

235-4 Vergl. S. 228.

235-5 Vergl. Nr. 8517.

235-6 Vergl. den Vertrag vom 21. September 1611 in: Mörner, Kurbrandenburgs Staatsverträge, S. 54; den Vertrag vom 28. Juli 1714 in: Martens, Cours diplomatique Bd. II (1801) S. 750; Lamberty, Mémoires p. s. à l'hist. du XVIII siècle Bd. VIII, S. 718.

236-1 Der König bemerkt in dorso von Hellen's Bericht eigenhändig: „Order am Directorium dass das Maasgeld denen Holländeren ausgezahlet werde.“

236-2 Vergl S. 28. 29.

236-3 Vergl. Kr. 8563.

236-4 Vergl. S. 228.

236-5 Das Folgende unchiffrirt.