8648. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A ERLANGUE.

[Dresde,] 23 [février 1757.]

Ma très chère Sœur. Je ne vous ai que trop d'obligation de votre obligeant souvenir et de la part que vous daignez prendre à ce qui me regarde. Je souhaite de tout mon cœur que cette amitié qui fait le lien le plus doux de la société, n'altère pas votre santé dans des moments où l'inquiétude est naturelle avant l'évènement.

Messieurs les pandours se sont avisés de nous rendre visite en Lusace,307-2 ils ont attaqué une redoute où il y avait 30 hommes du régiment de Henri, qu'ils ont prises à la vérité, mais ils y ont perdu le prince de Lœwenstein,307-3 un major, 30 officiers et 400 hommes. Voilà de ces petits faits qui ne décident de rien, mais que je vous mande d'avance, pour que leurs rodomontades ne vous étonnent pas.

J'ai tant d'affaires que je n'ai pas aujourd'hui le moment à moi, je vous en demande mille excuses, me renfermant à vous assurer de la tendresse inviolable avec laquelle je suis, ma très chère Sœur, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Les choses qui se passent en France, font horreur. Quelle honte pour un siècle éclairé et poli, comme le nôtre, que l'on y commette des assassinats,307-4 des empoisonnements307-5 et de pareilles exécrations!

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.

<308>

307-2 Vergl. S. 304.

307-3 Vergl. S. 308 und Anm. 2.

307-4 Vergl. S. 208.

307-5 Diese Bemerkung bezieht sich darauf, dass Damiens im Verhör gestand, seinen früheren Dienstherrn vergiftet zu haben.